Quatre années séparent la Côte d’Ivoire d’une élection présidentielle, prévue pour octobre 2025. Les acteurs politiques du pays ne semblent pas toujours tenir le même langage. L’ouverture du dialogue politique reste une occasion, pour eux, , de tourner définitivement la page de la sanglante crise de 2010 – 2011.
Le premier dialogue politique, initié par Amadou Gon Coulibaly, début 2019, avait duré six mois dans un climat préélectoral tendu. Le deuxième, il y a un an, sous la houlette d’Hamed Bakayoko, avait permis d’apaiser les tensions politiques exacerbées par la présidentielle de 2020. Cette fois, Patrick Achi est à la manœuvre pour préparer les élections locales de 2023.
Assainir l’environnement politique
Malgré les déclarations d’intention des dirigeants, les obstacles politiques aux réformes sont nombreux. Et, parfois, en contradiction avec l’objectif avoué de la réconciliation. Cette reprise des négociations entre les différents acteurs politiques ivoiriens s’inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale. Elle permettra, si tous les ingrédients sont réunis, d’assainir l’environnement politique avant les échéances électorales de 2025.
En Côte d’Ivoire, l’analyse des possibilités et des limites de la réconciliation nationale démontre : non seulement la consolidation de la paix piétine, mais aussi la situation politique qui favorise un gel des positions. Les limites de la réconciliation ivoirienne se retrouvent dans un équilibre de forces politiques qui profitent des conditions de sécurité précaires et d’un processus de réconciliation qui exacerbe la polarisation de la société ivoirienne.
Il s’agit donc d’engager un véritable dialogue avec les acteurs concernés afin d’aplanir les frustrations. Un possible échec du processus de ce dialogue politique en Côte d’Ivoire constitue un risque qui pourrait conduire le pays vers un tournant dangereux.
« Nous à GPS, on a toujours réclamé un dialogue inclusif »
L’année 2021 a été marquée par une décrispation politique palpable en Côte d’Ivoire. Malgré les efforts consentis par les autorités, ce dialogue, censé éradiquer les violences et réconcilier les Ivoiriens risque, encore une fois, d’être un échec. Car certaines grandes forces politiques du pays se sentent exclues. Comme Générations et Peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée de Côte d’Ivoire, actuellement en exil.
« Nous à GPS, on a toujours réclamé un dialogue inclusif. Et dialogue inclusif signifie le fait d’associer tous les leaders, dont Guillaume Soro. On constate aujourd’hui que le dialogue qui s’ouvre est un dialogue exclusif. Au-delà de lui, les cadres de son parti ne sont pas associés », regrette Mamadou Traoré, Conseiller spécial de G. Soro, dans un article paru sur Actualité Ivoire.info.
Pour rappel, le gouvernement ivoirien avait ouvert, fin 2020, la troisième phase du dialogue politique avec les partis politiques et les organisations de la société civile. Mais avait été suspendu sans aucun accord avec l’opposition.
Bakary Fomba