Cette rencontre devait marquer la fin d’une déchirure de plus de cinq ans au sein du Front populaire ivoirien (FPI). Depuis 2014, le FPI est scindé en deux. D’un côté, il reste fidèle à l’ancien président. De l’autre, il se détache, avec la branche dirigée par Pascal Affi N’Guessan, la seule reconnue officiellement par les autorités. Jeudi 21 mars, Pascal Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo devaient se rencontrer à Bruxelles pour amorcer une réconciliation voire une réunification du parti. Mais le face-à-face n’a pas eu lieu. Pascal Affi N’guessan n’aura pas dépassé l’étape parisienne de son périple.
Un coup d’épée dans l’eau. Pour expliquer cet échec, les communiqués ont fusé ce vendredi 22 mars. L’entourage de Laurent Gbagbo n’a pas tardé à réagir le matin. Son secrétaire général, Assoa Adou, explique dans un communiqué que c’est Pascal Affi N’Guessan qui avait demandé cette rencontre. Il ajoute que Laurent Gbagbo y était favorable mais à condition que son ancien Premier ministre fasse un « éclaircissement préalable et public ». A savoir que Pascal Affi N’Guessan reconnaisse les congrès de Mama et Mossou et respecte les décisions qui en ont découlé.
En clair, cela voulait dire que Pascal Affi N’Guessan devait reconnaître le FPI-Gbagbo comme le seul existant, reconnaître donc son organigramme, avec Laurent Gbagbo comme président, et reconnaître aussi ses statuts. Alors que le FPI de Pascal Affi N’Guessan a son propre organigramme, issu de son propre congrès tenu à Treichville en juillet dernier.
Selon Assoa Adou, Pascal Affi N’Guessan aurait accepté ce préalable, mais aurait annoncé cette rencontre sans faire de déclaration en ce sens. Dans la presse ces derniers jours, il annonçait simplement aller voir « son patron » à Bruxelles.
Laurent Gbagbo reste disponible pour une autre rencontre
Version différente donnée par Pascal Affi N’Guessan dans un communiqué envoyé de Roissy avant d’embarquer dans le vol retour pour Abidjan cet après-midi. L’ancien Premier ministre ivoirien affirme avoir découvert à Paris qu’il devait faire une déclaration publique. « J’ai trouvé l’esprit de cette déclaration, son contexte et son contenu méprisant, insultant et contraire à l’esprit de réconciliation et d’unité du parti qui m’anime. En conséquence, j’ai refusé, j’ai dit “Non” », déclare Pascal Affi N’Guessan. Ce samedi, sa branche du FPI a convoqué, de longue date, assure-t-on, un secrétariat général ordinaire suivi d’une conférence de presse où il devrait être question de cette rencontre avortée.
Pour autant, la porte reste ouverte à Bruxelles. « Le président Laurent Gbagbo reste disponible pour toute rencontre avec M. Pascal Affi N’Guessan quand ce dernier sera prêt », conclut le communiqué d’Assoa Adou. Chacun des deux camps affirmant sa disponibilité à travailler à l’unité du parti.
Source: RFI