Henri Konan Bédié a tiré sa révérence mardi, 1er août dernier, selon des sources familiales. L’information a été rendue publique dans la soirée du mardi, avant d’être confirmée par la Web TV du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), parti politique qu’il dirigeait depuis bientôt trente ans.
Selon ces sources, Bédié a rendu l’âme en début de soirée à Abidjan après avoir été victime d’un malaise dans son fief de Daoukro, sa ville natale. Il avait auparavant été transféré d’urgence à la Polyclinique internationale Sainte-Anne-Marie d’Abidjan, sis à Cocody.
Agé de 89 ans, l’ex-chef de l’Etat de Côte d’Ivoire avait dirigé le pays de 1993 à 1999, d’abord en assurant l’intérim après le décès du premier président ivoirien F. H. Boigny, dont il était le dauphin. En 1995, il est élu président, mais sera renversé par un putsch mené en 1999 par le général feu Robert Gueï, à un an de la présidentielle.
En 2010 puis en 2015, il fait campagne en allié avec le RDR devenu RHDP, dirigé par l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. D’ailleurs avec ce dernier, les relations finissent par se dégrader et Bédié bascule dans l’opposition courant 2018.
Le décès de celui que l’on appelait le « Sphinx de Daoukro » survient en plein processus électoral. En effet, les élections locales sont prévues se tenir le 2 septembre prochain, soit à deux ans de la présidentielle d’octobre 2025.
C’est donc en tant qu’opposant politique qu’il se préparait à nouveau pour ces prochaines échéances, même si des rumeurs laissaient entendre un prochain ralliement au RHDP.
Le décès de l’homme politique, qui aura marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire, crée un grand vide aussi bien au sein du PDCI que sur la scène politique ivoirienne. D’autant plus qu’une succession à la tête du parti semblait improbable jusqu’alors. L’homme était, somme toute, accusé de monopoliser le pouvoir à la tête du parti, qui finira par être traversé par des querelles intestines et connaître plusieurs départs.
Bien qu’on lui attribuât les conséquences désastreuses du concept scandaleux de l’ivoirité, à tort ou à raison, sur les réseaux sociaux, de nombreux Ivoiriens le pleurent et saluent sa mémoire.