Le nord de la Côte d’Ivoire continue de subir des attaques que le gouvernement qualifie de “terroristes”. Deux attaques ont visé les forces de défense et de sécurité, à Kafalo et Kolobougou.
Depuis deux ans, les experts en sécurité soupçonnent les groupes terroristes qui subissent la pression des forces internationales dans le Sahel de se tourner vers les Etats côtiers de la région. Et parmi les pays les plus exposés figure la Côte d’Ivoire qui fait frontière avec le Mali et le Burkina Faso, deux pays assez éprouvés depuis plusieurs années par des attaques terroristes.
Déjà, en juin 2020, deux attaques armées survenue à Kafolo, dans le nord de Côte d’Ivoire, avaient causé la mort de 14 soldats ivoiriens.
A l’époque, le chef d’état-major des armées ivoiriennes, avait indiqué qu’une soixantaine de terroristes lourdement armés en provenance du Burkina Faso étaient à l’origine des attaques et que du matériel logistique dont des radios, des munitions et des motos avaient été saisies.
“Ces groupes sont sous la menace de beaucoup de forces internationales dans le Sahel déjà, et donc c’est une stratégie pour eux de s’émanciper et d’étendre leurs tentacules dans d’autres zones où ils peuvent avoir beaucoup plus de liberté et même beaucoup plus de facilité. Si ceux-ci se confirme que véritablement des groupes terroristes. Je le répète, on n’a pas encore une idée claire sur qui est à l’origine de ces attaques-là”, explique Odilon Koukoubou, expert en sécurité et défense à Civic Academie for Africa’s Future.
Les alertes du renseignement français
Il y a environ trois mois, le patron du renseignement extérieur français avait affirmé qu’Al-Qaïda au Sahel développait un “projet d’expansion” vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d’Ivoire et le Bénin.
Mais Wilfrid Ahouansou, chercheur en droit international, spécialiste des questions liées à la paix et la sécurité, dit qu’il faut rester prudent sur les termes utilisés pour nommer les groupes armés :
“De plus en plus de groupes armés non identifiés sont labellisés terroriste en fonction des cibles qu’elles attaquent en fonction de la violence avec laquelle elles opèrent et donc peut-être parce que ces individus se seraient attaqués à des cibles militaires ou sécuritaires, on aurait considéré que leur objectif, c’est de dérober des armes ou bien d’atteindre à la vie des forces armées ivoirienne et donc que cette attaque-là pourrait être considérée comme terroriste.”
Si les terroristes ont la latitude de se fondre dans la population, de disparaître d’un endroit pour opérer dans un autre, il va falloir aux Etats visés de renforcer la coopération entre leurs armées.
Source: DW