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COTE D’IVOIRE Alassane Ouattara ne sera pas candidat à la présidentielle de 2020

Le président ivoirien a annoncé qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Alassane Ouattara a justifié sa décision au nom du «respect de [ses] engagements».

 

«Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat, en 2020», a déclaré Alassane Ouattara, ce jeudi. «Cela a été un honneur de servir mon pays», a ajouté le président ivoirien, lors d’un discours devant les 352 parlementaires réunis en Congrès dans l’amphithéâtre de la Fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro.

«Je voudrais annoncer solennellement, que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération», a écrit le président ivoirien sur son compte Twitter.

«C’est une leçon pour tous les présidents africains»

«C’est l’expression d’un grand homme, un homme d’honneur. Alors qu’il a tout pour rester au pouvoir, il s’en va. C’est une leçon pour tous les présidents africains et les anciens présidents», a déclaré à Jeune Afrique Adama Bictogo, directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes (RHDP) pour la démocratie et la paix, le parti présidentiel.

«On a tous été pris de court. On ne savait pas que cela serait annoncé aujourd’hui», a pour sa part réagi Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement. «C’est une décision que nous avons accueillie avec beaucoup d’émotion, qui pose au RHDP le défi de l’union, de la cohésion pour gagner ses élections et pérenniser l’œuvre du président Ouattara.»

«Le président a mis en avant l’unité nationale et la réconciliation, la consolidation de la paix. Il a agi avec beaucoup de responsabilités. C’est une grande leçon qu’il donne à la classe politique», a salué de son côté Anne Ouloto, ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement durable. «Nous avons été surpris, mais prenons acte de sa décision. Heureusement, il dit qu’il sera là, et nous voulons pouvoir compter sur ses conseils, sur son soutien», a pour sa part déclaré Albert Mabri Toikeusse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

«C’est une annonce à prendre avec des pincettes. Cette décision pourrait donner du temps à la formation politique d’Alassane Ouattara d’arrondir les angles en interne, à savoir amener Marcel Amon-Tanoh et Albert Toikeusse Mabri à s’aligner derrière Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre et dauphin du chef de l’État. Elle vise aussi à prendre de court Laurent Gbagbo et Henri Konan Bedié», décrypte l’analyste politique Sylvain N’Guessan.

Doute

Élu une première fois, en 2010, puis réélu, en 2015, le président ivoirien a longtemps laissé planer le doute sur son éventuelle candidature à un troisième mandat. Cependant, en décembre dernier, lors d’une visite d’État dans le Hambol, il avait déjà déclaré: «Je ne souhaite pas être candidat. Mon intime conviction est qu’après deux mandats, il faut passer la main. L’année prochaine, j’aurai soixante-dix-huit (78) ans. Ce que l’on peut faire à soixante-huit (68) ans, on ne peut plus le faire à 78, à fortiori à 85 ou 86 ans. À partir de cela, j’estime que c’est mieux que tous ceux de ma génération décident par eux-mêmes de ne pas être candidat.»

Alassane Ouattara avait également pointé, sans les citer nommément, les éventuelles candidatures des deux anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. «S’ils décident de l’être [candidats], compte-tenu de leur bilan, de leur incapacité à gérer la Côte d’Ivoire, je trouverai une autre solution, y compris celle de continuer.»

 

Révision de la Constitution

Avant d’annoncer qu’il ne sera pas candidat, le président Ouattara a livré quelques informations sur la révision de la Constitution, dont le projet sera adopté vendredi en Conseil des ministres.

Comme évoqué par Jeune Afrique, le chef de l’État a décidé de supprimer le «ticket» présidentiel. Le vice-président sera ainsi nommé par le chef de l’État élu, avec l’accord du Parlement.

Autre changement : le mandat des parlementaires sera prolongé en cas d’impossibilité d’organiser les élections dans les délais prévus. Enfin, le nouveau texte consacrera la Cour de cassation et le conseil d’État comme des institutions de la République au même titre que la Cour des comptes. La Cour suprême, elle, est supprimée.

Source: Jeune Afrique

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