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Côte d’Ivoire : “accord trouvé sur les modalités de sortie de crise”

À l’issue des échanges avec les mutins, le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, se veut rassurant malgré la tension persistante.

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« Tout est mis en œuvre pour un retour rapide à une situation apaisée », a déclaré le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, sur la chaîne nationale. Joint par téléphone à Bouaké, un mutin a indiqué que lui et ses camarades « attendaient de connaître le contenu de l’accord » avant de décider de la suite de leur mouvement. Quelques minutes après la déclaration du ministre, des tirs ont été entendus au camp Gallieni, au centre d’Abidjan, et à Bouaké, sans que l’on sache s’il s’agissait de manifestations de joie ou de colère. Aucun responsable n’était disponible dans l’immédiat pour expliquer le contenu de l’accord, qui porte vraisemblablement sur le paiement de reliquats des primes promises par le gouvernement après les mutineries de janvier qui avaient ébranlé le pays.

« C’est évident que le gouvernement a cédé sur le paiement »

Les mutins avaient alors réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18 000 euros) par tête (des sommes importantes pour le pays), et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7 500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranche à partir de mai. « C’est évident que le gouvernement a cédé sur le paiement. Il reste à savoir quel est le dosage : c’est-à-dire combien ils ont lâché. Étant donné la situation sécuritaire et les promesses faites en janvier, il ne semblait pas y avoir d’autre porte de sortie », a analysé un spécialiste de l’armée ivoirienne sous le couvert de l’anonymat.

Lundi, le mouvement déclenché vendredi avait pris des « proportions inquiétantes », selon la même source. « Ce n’est pas un coup d’État. Quand il (le président Alassane Ouattara) paiera, on rentrera chez nous », avait cependant assuré, sous le couvert de l’anonymat, un porte-parole des mutins à Bouaké, épicentre de la mutinerie. Ces mutins sont d’anciens rebelles ayant soutenu M. Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011 et qui ont ensuite été intégrés à l’armée.

Une situation toujours sous tension

La situation était aussi tendue à Korhogo, où des soldats en colère ont tiré en l’air, créant un vent de panique dans la ville, la principale du nord du pays. Dans cette région, les policiers, gendarmes et douaniers ont déserté les différents postes frontaliers alors que le trafic routier avec le Mali, le Burkina et vers le Niger était paralysé. À San Pedro, deuxième port du pays, stratégique pour l’exportation de cacao dont le pays est le premier producteur mondial, des tirs « assourdissants retentissaient dans la zone portuaire », selon des témoins. À Man (ouest), Bondoukou (est) et Daloa (centre), des tirs sporadiques ont été entendus.

Alors qu’Abidjan avait été calme ce week-end, de nombreux tirs y ont retenti lundi matin en provenance des deux camps d’Akouédo, qui forment la plus grande caserne du pays. Plusieurs axes importants de la ville ont été barrés. Des tirs étaient également audibles en provenance du camp Gallieni, au Plateau, qui avait été l’un des points chauds de la journée de vendredi. Le Plateau, quartier administratif et des affaires d’Abidjan, était totalement désert. Les grands magasins, les banques et tous les bureaux étaient fermés. Un important cordon sécuritaire a été déployé autour du palais présidentiel alors que les locaux de la radio nationale étaient puissamment gardés.

La France recommande d’éviter tout déplacement

« Ils (le gouvernement) croient que c’est fini à Abidjan, ils vont voir… (…) On a des téléphones, on se parle », avait souligné dimanche l’un des mutins de Bouaké, promettant que le mouvement allait s’étendre. Le lycée français Blaise-Pascal ainsi que l’école Jacques-Prévert ont été fermés, le consulat de France recommandant d’éviter tout déplacement. Jeudi, un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, lors d’une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara, qui se voulait un point final à la protestation des forces de sécurité. Loin d’apaiser la situation, cette cérémonie avait déclenché un nouveau mouvement d’humeur dans ce pays d’Afrique de l’Ouest durement touché par l’effondrement des cours du cacao, vital pour son économie.

 Publié le 16/05/2017 à 11:08 | Le Point Afrique
La rédaction

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