Le détournement de deniers publics n’est plus l’exception au Mali. Argent public, argent privé: la distinction est souvent malaisée, la frontière floue, la définition hasardeuse. La vie économique de notre pays est ponctuée de gigantesques malversations financières sur lesquelles la lumière est rarement faite. Chaque fois que les limiers remontent les filières conduisant aux vrais coupables des ordres ou des pressions retiennent leur curiosité.
Le nombre d’entreprises ou de sociétés parties en faillite ou disparues n’a fait que des riches. Le procédé est simple. On liquide l’entreprise, on fait fuir le directeur général. Dans un tel système, les scandales sont permanents. Nous n’en citerons quelques-uns parmi les plus exemplaires: ACI, SEMA, SOTELMA, CMDT, CRM, INPS, affaire du Trésor, PPM, RCFM, SONATAM, ITEMA, HUICOMA, COMATEX, BIAO-Mali, CENI (1997 et 2002), les Directions administratives et financières (DAF), Assemblée nationale du Mali (2013-2020).
D’autres affaires ayant défrayé la chronique ont concerné les institutions de la République. Les malversations relevées par la commission ad hoc de la présidence de la République ont trait généralement à l’inobservation des règles d’attribution des marchés, au fractionnement des marchés, au détournement de fonds, à la surfacturation aux commandes fictives, aux bénéficiaires fictifs, et portent sur des montants qui donnent le tournis.
L’Inter de Bamako