A la suite d’une mission d’audit financier et comptable de la société, l’Inspection générale des finances (IGF) a révélé un énorme carnage financier. Selon les informations recueillies par la presse locale, l’Inspection générale des finances suggère – à défaut d’un règlement transactionnel ou d’un avenant régularisant les conditions d’exonération au titre du contrat CET – des suites judiciaires contre Sécuriport pour recouvrer la somme de 143,6 milliards de F CFA. Ce,après la découverte d’une vaste fraude sur
la réglementation des changes, des assurances et du programme de vérification des importations.
A titre d’exemple, l’IGF a relevé une violation de la procédure de domiciliation bancaire à l’importation consécutive au défaut d’ouverture, par Sécuriport, d’un dossier de domiciliation auprès d’une banque locale. De plus, les importations visées ne sont pas couvertes par une attestation et une importation de changes. Rien que pour cette infraction, l’IGF exige le paiement de 10,4 milliards de F CFA en guise d’amende. Pis, l’IGF a décelé sur les 12 dollars versés au titre de la redevance de sécurité, 3 dollars sont versés à une société américaine dénommée Ultrascan, en contrepartie de l’utilisation par Sécuriport de son brevet. Le montant que Sécuriport a déclaré avoir payé, au titre de cette redevance du mois
d’avril 2011 au mois de janvier 2013 s’élève à 5,8 milliards F CFA. Or, Sécuriport n’a pas justifié la réintégration du montant de ladite redevance dans la valeur en douane du matériel importé, en violation des dispositions combinées des articles 1 et 8 des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur l’évaluation en douane.
A l’aéroport de Banjul : Securiport doit sept mois de taxes à l’immigration à l’Etat gambien selon le Bureau national d’audit qui souligne que “depuis que la collecte des frais de sécurité a commencé en septembre 2020 jusqu’en avril 2021, il n’y a pas eu de transfert des 25 % de parts du gouvernement sur le compte de l’autorité aéroportuaire.
C’est contraire à la disposition du contrat” signé entre les deux parties en septembre 2018 après la décision du gouvernement gambien d’imposer une taxe de sécurité aéroportuaire de 20 dollars américains aux passagers transitant par l’Aéroport de Banjul.
Au Bénin, les autorités ont purement et simplement annulé son contrat pour le confier à une société concurrente et la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a instruit le cas de trois responsables de la société poursuivis pour “corruption active, trafic d’influence et violation de l’article la loi n°2009-009 du 22 mai 2009 portant protection des données à caractère personnel en République du Bénin”.
Evincé de l’aéroport de Cotonou au Bénin pour pratiques abusives et des manquements notoires, le groupe de sécurité aéroportuaire américain Sécuriport vit des moments judiciaires difficiles depuis son départ de la plateforme Cadjéhoun de Cotonou et devra répondre de sa gestion calamiteuse devant la juridiction compétente de Cotonou, sur saisine de la Brigade économique et financière (BEF), qui relève
directement du ministère de l’intérieur et de la sécurité du Bénin.