Des milliers de délégués triés sur le volet et venus de toute la Corée du Nord se sont rendus vendredi 6 mai à Pyongyang pour assister à ce rassemblement exceptionnel du Parti des travailleurs de Corée (PTC) dans l’imposant Palais du 25 avril, dont la façade était décorée de portraits géants des deux dirigeants défunts.
Les préparatifs de l’événement ont mobilisé le pays tout entier pendant 70 jours, une campagne dénoncée comme du travail forcé par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.
Changement des cadres du régime ?
Le dernier congrès de ce genre remonte à près de quarante ans. Kim Jong-Un, 33 ans, n’était donc pas né lors du dernier événement du genre en 1980, qui avait désigné son père Kim Jong-Il comme l’héritier de Kim Il-Sung, fondateur de cetteféroce dictature dynastique qui dure depuis près de 70 ans.
Près de quarante ans plus tard, son fils devrait prononcer une allocution liminaire et inaugurer un renouvellement des cadres du régime, avec l’ascension d’une nouvelle génération de ténors, choisis pour leur loyauté. Le menu et la durée de la réunion, dont les journalistes sont soigneusement tenus à l’écart, ne sont pas connus.
Nouvel essai nucléaire lors du congrès ?
Le congrès devrait également confirmer, comme doctrine du parti, la stratégie du « byungjin » initiée par Kim Jong-Un. C’est-à-dire le fait de mener en tandem développement économique et programmes nucléaire et balistique.
Depuis l’arrivée du jeune dirigeant au pouvoir en décembre 2011, après le décès de son père, la Corée du Nord a mené deux essais nucléaires et deux tirs réussis de fusée, généralement considérés comme des essais déguisés de missiles balistiques. Opposant une fin de non-recevoir à l’inquiétude de la communauté internationale, Kim Jong-Un a poursuivi ses tests. Et les spéculations se sont multipliées sur la possibilité que Pyongyang mène un cinquième essai nucléaire qui coïnciderait avec la tenue du congrès.
Mais selon les spécialistes de la question, les dernières images satellitaires du principal site nord-coréen d’essais nucléaires à Punggye-ri ne permettent pas de se prononcer sur l’imminence ou non d’un essai. Le gouvernement sud-coréen estime pour sa part que Pyongyang est prêt à mener un test dès que l’ordre en sera donné. Il n’exclut pas qu’un essai puisse être mené pendant le congrès lui-même.
Source: Jeune Afrique