Asseoir une sécurité pour donner plus de fluidité au niveau du transit est le créneau de toute administration douanière. C’est pourquoi, celles du Mali et du Sénégal ont décidé de conjuguer ensemble leurs efforts. Cela, s’est fait à travers une rencontre dite bilatérale.
Cette 9è rencontre qui s’est tenue dans le cadre leur coopération bilatérale, sur le thème : « la modernisation des administrations des douanes par l’interconnexion des systèmes informatiques ». C’était la semaine dernière à l’Hôtel Al Farouk de Bamako. Ainsi, les travaux des deux jours de rencontre, étaient précédés d’une cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de l’Économie et des Finances, le Dr Boubou Cissé, qui avait à ses côtés, l’ambassadeur du Sénégal au Mali, Assane Ndoye, les directeurs généraux des douanes maliennes, Modibo Kane Keïta et Papa Ousmane Guèye du Sénégal. Egalement, la présente cérémonie d’ouverture a enregistré la présence des premiers responsables de plusieurs organisations du monde de transport, du commerce et de l’industrie de notre pays.
Ces deux jours ont été mis à profit par les administrateurs pour débattre les préoccupations communes des douanes de ces pays. Ainsi, elles sont liées au transit des marchandises du Sénégal vers le Mali, au basculement des chargements vers le corridor Sud car le pont endommagé de Kayes ne peut plus supporter des camions de plus de 40 tonnes, à la suppression des entraves, à la fluidité du trafic sur le corridor Dakar-Bamako … « Cette rencontre renforce aussi la coopération exemplaire entre les administrations douanières, fait le point de l’état de mise en œuvre des recommandations issues de la 8è rencontre bilatérale tenue à Dakar, au Sénégal, les 12 et 13 octobre 2011 », a signalé Modibo Kane Keïta, avant de souhaiter la bienvenue à l’ensemble des participants.
Poursuivant, le DG des douanes du Mali fera savoir que ces rencontres entre les deux administrations se tiennent dans un contexte de défi sécuritaire à relever par nos deux pays. C’est pourquoi, les contrôles effectués au quotidien de part et d’autre des frontières doivent tenir compte de ce défi sécuritaire en inspectant minutieusement les passagers et leurs bagages. Aussi, Modibo Kane Keita précisera : « face à ces enjeux importants et dans le souci de moderniser les procédures pour les adapter aux nouveaux défis, les deux administrations sont appelées à jeter un regard critique sur leurs méthodes de travail respectives ».
Papa Ousmane Gueye du Sénégal a jugé que la présente rencontre bilatérale témoignait d’un engagement des deux douanes à œuvrer ensemble dans la perspective d’une gestion coordonnée des frontières. De ce fait, pour avoir plus d’efficacité dans cette mission, il faut envisager des mécanismes imaginatifs de gestion coordonnée des frontières a proposé le DG du Sénégal. Cela, se fera dans l’intérêt de sécuriser les recettes et la chaine logistique internationale. Ce qui permettra de lutter de manière efficace contre la criminalité transnationale organisée. « Criminalité dont la recrudescence interpelle au premier plan l’administration douanière, du fait de sa présence permanente aux frontières » a signalé Papa Ousmane Gueye. Aux dires du Responsable des douanes du Sénégal, l’atteinte de cet objectif, doit reposer sur le numérique et l’automatisation de toutes les procédures à savoir celles de transit. « L’interconnexion de nos systèmes informatiques apparaît dès lors comme salutaire », a-t-il rappelé.
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé a salué l’importance des échanges commerciaux entre notre pays et le Sénégal. De même, il est heureux de voir que cela sert aujourd’hui de principal débouché du Mali sur la mer. Le ministre a, par ailleurs, attiré l’attention des douaniers sur le phénomène de surcharge des camions qui accélère la dégradation des routes. De son avis, pour relever ces défis, les administrations douanières doivent compter sur leurs départements de tutelle pour appuyer fortement les initiatives propres à lever les entraves aux échanges sur le corridor Dakar-Bamako
Pour ce faire, la solution à ce fléau pourrait, de son point de vue, venir de l’entrée très prochaine en vigueur (en juin) du règlement n° 14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005 relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les États membres de l’UEMOA.
Diakalia M Dembélé
Source : L’ Informateur