Convoqué le vendredi 18 août à partir de 20h 45 minutes, le Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (Csdm), Mohamed Chérif Haïdara, s’est rendu de plein gré à la Brigade d’Investigation Judiciaire, le lundi 21 août 2023. Contrairement à l’information que certains ont voulu faire circuler sur les réseaux sociaux, l’intéressé, après son audition à la BIJ et sa déposition au tribunal de la Commune III du district de Bamako, est bien rentré chez lui.
Visiblement, le patron du Csdm, l’infatigable défenseur de la cause des Maliens établis à l’extérieur, Mohamed Chérif Haïdara, dérange beaucoup, certainement. Sa convocation à la BIJ a été commentée telle la menace d’intervention militaire de la Cedeao au Niger, tellement il devient populaire.
Les faits
En effet, le président du Csdm, celui-là dont l’organisation s’est battue pour la tenue des Etats généraux de la migration au Mali et a pu faire adopter lors de cette rencontre le bon du trésor des Maliens de la diaspora, a été convoqué le vendredi dernier à partir de 20 h 45 minutes par la Brigade d’Intervention Judiciaire. C’est le lundi 21 août qu’il est allé de plein gré répondre à ladite convocation. Les raisons ? C’est suite à la plainte de Baïdy Dramé qui l’accuse « d’usurpation de titre et d’opposition à la chose jugée ».
Contrairement à ce que certains ont fait circuler sur les réseaux sociaux, Mohamed Chérif Haïdara n’a jamais été placé en garde à vue. L’intéressé se dit même très respecté par la police. « J’ai été convoqué à la BIJ sur plainte de Baïdy Dramé. En bon citoyen, je suis allé répondre de plein gré à la convocation. J’ai fait mon audition à la BIJ et je salue d’ailleurs la police qui a été très professionnelle », a laissé entendre le président du Csdm qui a démenti, avec son sourire habituel, sa mise en garde à vue. « Je n’ai pas été placé en garde à vue. Les éléments de la BIJ ont fait mon audition en quelques minutes et je suis allé au tribunal pour ma déposition », précise-t-il.
Baïdy Dramé absent au tribunal
Confiant comme il l’a toujours été depuis le début de cette bataille judiciaire, Mohamed Chérif Haïdara s’est rendu au Tribunal de la Commune III pour faire sa déposition, après son audition à la BIJ. Mais curieusement, le plaignant Baïdy Dramé ne s’est pas présenté au tribunal. « Je suis allé au tribunal pour faire ma déposition. Mais j’ai trouvé que le plaignant, lui-même, n’était pas là. J’ai donc fait ma déposition et je suis rentré à la maison », a déclaré, ce mardi, Mohamed Chérif Haïdara lors d’une conférence du Csdm.
Ce qui suscite les interrogations et la colère des partisans de Mohamed Chérif Haïdara, c’est la position de Baïdy Dramé qui avait été condamné à 2 ans de prison ferme et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt mais qui circule librement à Bamako. En effet, pour « Simulation d’infraction dénonciation calomnieuse, injures par le biais d’un système informatique », Baïdy Dramé a été condamné à 2 ans de prison ferme et encourt un mandat d’arrêt par le tribunal de grande instance de Bamako. « Statuant publiquement contradictoirement à l’égard de la partie civile, par réputé contradictoire à l’égard du prévenu en matière correctionnelle et en premier ressort ; déclare le prévenu (Baïdy Dramé) coupable des faits qui lui sont reprochés, en répression le condamne à deux (2) ans de d’emprisonnement ferme, décerne un mandat d’arrêt contre lui », a-t-on précisé dans l’arrêt du Tribunal de grande instance de la commune III, le 3 septembre 2021.
Ce n’est pas tout, la même décision a condamné Baïdy Dramé au paiement d’une amende d’un million à Mohamed Chérif Haïdara à titre de dommages intérêts. Voici un fait qui dérange les partisans de Mohamed Chérif Haïdara.
Mohamed Chérif Haidara toujours reconnu par le gouvernement comme président du Csdm
Autre chose : Baïdy Dramé a attaqué Mohamed Chérif Haïdara pour « usurpation » du titre du président du Csdm. Pourtant, dans sa lettre 00389/Mmela-SG en date du 16 août 2023, le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine a invité Mohamed Chérif Haïdara aux Etats généraux de la migration en tant que président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne. Quant au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il a, dans sa lettre N°001895/Matd-SG en date du 26 juillet, invité Mohamed Chérif Haïdara à faire des propositions et suggestions sur la suite du processus électoral en tant que président du Csdm. Pourtant, l’arrêt de la Cour suprême date du 13 juillet 2023.
Et l’avocat de Mohamed Chérif Haïdara, dans sa requête, a évoqué la question de l’article 254 de la Loi n°2016-046/ du 23 septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême et la procédure suivie devant elle qui stipule que « Le recours en révision est dirigé contre les arrêts contradictoires de la Section Administrative dans les cas suivants : – si la décision a été rendue sur pièces fausses ; – si la partie a été condamnée faute de présenter une pièce décisive retenue par l’adversaire ; – s’il y a eu non application de la loi, fausse application ou fausse interprétation de la loi ; – si la décision rendue est entachée d’une erreur de procédure non imputable à la partie et qui a affecté la solution donnée à l’affaire. Le recours en révision est suspensif. Il doit être introduit dans les mêmes formes que celles de la requête initiale, dans le délai d’un mois à compter du jour du prononcé de la décision dont la révision est demandée. La Section Administrative doit statuer dans le délai de deux (2) mois. Un second recours en révision contre la même décision n’est pas recevable. Le recours en révision n’est pas recevable contre les décisions rendues en matière de procédure d’urgence et en matière électorale ».
Alors comment Baïdy Dramé pourrait contester cette qualité ?
Siriki KONE
Ciwara Info