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Conversations téléphoniques sur les réseaux sociaux : L’autre atteinte grave à la vie privée

Avec les progrès fulgurants réalisés par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), la liberté d’expression s’est davantage étendue, non sans occasionner de nombreuses atteintes à la vie privée, comme la divulgation des communications privées. C’est le cas de la publication des conversations téléphoniques.

 

Une discussion téléphonique supposée entre l’ancien Premier ministre, Dr Boubou Cissé et le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara circulait, depuis le week-end dernier sur les réseaux sociaux. La vérification de l’authenticité de cette conversation est en cours devant la justice, qui pourrait sévir, le cas échéant pour « atteinte ou tentative d’atteinte et complicités à la sûreté intérieure et extérieure du Mali ».

Même si certains observateurs estiment que cette affaire est un non-événement, des voix s’élèvent pour requérir des actions fortes de l’appareil judiciaire contre les auteurs de cette communication téléphonique et éventuellement leurs complices.

Mais au-delà de cette approche relative à la fin de l’impunité, l’on s’interroge sur la problématique même de voir des communications privées se retrouver sur la place publique. Combien d’utilisateurs du téléphone peuvent verser dans des confidences, dans des secrets et dans des commentaires acerbes, convaincus qu’ils ne parlent qu’à des correspondants bien identifiés ?

La conversation téléphonique prêtée à l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et au président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara a retenu l’attention de l’opinion durant le week-end dernier et continue de défrayer la chronique du pays. Elle fait l’objet d’une enquête judiciaire pour en établir l’authenticité et enclencher la poursuite pour, dit-on, « atteinte ou tentative d’atteinte et complicités à la sûreté intérieure et extérieure du Mali ».

Pour le ministère public du tribunal de la commune IV du district de Bamako, il s’agit de l’«ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de céans pour atteinte ou tentative d’atteinte et complicités à la sûreté intérieure et extérieure du Mali : support, une conversation téléphonique dont l’authenticité en cours de vérification entre deux hautes personnalités dont l’une est malienne », a publié, le vendredi 11 février 2022, le parquet de la commune IV, sur sa page facebook. Et, il semble que la machine judiciaire pourrait se mettre en branle pour incriminer principalement « la haute personnalité malienne » suspectée dans cette affaire. Mais, si cela s’avérait, Dr Boubou Cissé était savait-il que sa conversation pourrait être partagée au sein de l’opinion ? Quid de l’intention, constitutive de ce que les juristes pénalistes appellent l’élément moral de l’infraction ? Que vaut une offense commise à l’abri des regards convaincus qu’elle ne sera sue de personne ?

Comment ces échanges au téléphone arrivent-ils à être enregistrés puis postés sur les réseaux sociaux ? Quel rôle jouent les opérateurs de téléphonie dans cette immixtion dans la vie privée des usagers ? Quel rôle doit jouer les structures comme l’Autorité de protection des données à caractère personnel  (APDP). Combien de personnes tiennent à longueur de journées, des propos malveillants loin d’oreilles indiscrètes ? Il urge que les pouvoirs publics travaillent à mettre fin à cette autre atteinte à la vie privée de la personne humaine (hautement protégée par tous les instruments juridiques).

Rappelons que récemment, plusieurs cadres maliens, dont Dr Oumar Mariko ont eu maille à partir avec la justice pour cette interception de communication téléphonique. Cela heurte les consciences.

Bruno D SEGBEDJI

Source : Mali Horizon

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