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Contribution : Macron recadré par Bamako

Décidément rien ne va plus pour le Président français, Emmanuel Macron, au Mali. Recalé sur la vente des sous-marins australiens à la dernière minute des prolongations de cet important achat par les USA, Emmanuel Macron a indiqué la voie royale pour protester contre l’iniquité et la roublardise.

Et certains pays africains s’y sont engouffrés. D’abord, l’Algérie en rappelant son ambassadeur en France et en fermant son espace aérien aux vols militaires en direction du Sahel et du Mali, dont le PM, Choguel Kokalla Maiga, est sorti des usages diplomatiques “policés” pour dénoncer la France. Au plus haut sommet de la diplomatie mondiale ( celui des Nations Unies). CKM a, en effet, estimé que la France a stoppé notre pays «  en plein vol ». Une formule fracassante pour illustrer le retrait de Barkhane de trois bases au Mali et qui apparemment a  fait mouche à l’hexagone. Il faut croire que oui, car pour apporter la contradiction au PM Choguel, l’on a noté pas moins de trois sorties en rangs dispersés des dignitaires français. D’abord, la Ministre de la défense Florence Parly qui a « foncé » sur le Mali pour sauver ce qui pouvait l’être quant à la vision étriquée de nombreux Maliens face à la présence française sur notre territoire. Et aussi pour répondre à ceux, nombreux, qui ont estimé que les résultats des forces françaises étaient mitigés en sept ans, malgré le déploiement d’une armada militaire à leurs yeux trompeuse. Parly a fini, faute d’e navoir pas été  entendue au Mali, par jeter l’anathème sur CKM avant de passer la parole à Jean-Yves Le Drian, Ministre des Affaires Étrangères, dont les propos feutrés n’ont pas trouvé non plus preneur au Mali. Alors, Macron s’est empressé de reprendre le bâton contre l’une de ses cibles favorites, le Mali confronté aux djihadistes, pour insulter le PM Choguel Kokalla Maïga, qui aurait été enfanté par le  “coup d’état dans le coup d’état », couvrir d’ invectives les Maliens protestataires et donner la mesure de son ignorance du Mali et de son peuple. Mais, une fois n’est pas coutume, son ambassadeur a été appelé au Ministère des Affaires Étrangères du Mali qui, dans ce que la France considèrera, sans doute, comme une « bafouille » historique de plus, a eu le mérite de répondre à l’estocade Macronienne du mieux qu’il pouvait. Il faut dire que jamais encore le Mali n’avait élevé une si impressionnante tonalité face à la France. Notre pays n’a pas tout simplement l’habitude des protestations véhémentes, même du temps des premières années de l’indépendance, où du haut de toutes les tribunes, les autorités ne se refusaient aucune diatribe dans la dénonciation du néo-colonialisme français. Après sa note diplomatique, de même nature et du même auteur, face aux ingérences démagogiques du pouvoir Nigérien, notre diplomatie a retrouvé quelques couleurs et n’avalera plus de couleuvre sous prétexte d’avoir « d’autres chats à fouetter. ». De nombreux activistes et autres juristes maliens joints par leurs confrères, aux propos très acerbes des pays amis d’Afrique et d’ailleurs, ont alimenté les réseaux sociaux, saluant notre enhardissement et nous invitant à continuer de mettre davantage nos adversaires du moment au tapis. Eh bien c’est fait ! La France, dans l’affaire du rétropédalage des achats de ses sous-marins par l’Australie, ne s’est pas privée, lui non plus, de rappeler son ambassadeur, fait rarissime, aux USA et de s’élever, y compris aux Nations Unies contre le « complot » commercial  qui l’a évincé de ces ventes pour plusieurs milliards de dollars. Ce faisant, elle offrait une occasion inédite à ses anciennes colonies de l’imiter en se rebellant contre les quolibets et les propos obséquieux de Macron.
L’Algérie, avant nous, s’est, en effet, élevée contre lui et a sonné le tocsin, après la sortie schizophrène du Président français sur la falsification de l’histoire mémorielle de la colonisation par nos voisins du Nord … Et plus encore !  L’Algérie a immédiatement fait un pas de plus : elle a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français qui se rendent au Sahel et donc au Mali.
Notre diplomatie, qui a paru timorée et prudente ces dix dernières années, a commencé à faire face à la calomnie. Mieux, et c’est le lieu de le rappeler, depuis l’indépendance, il n’existe pas de précédent de cette nature avec la France. Justement, précédent pour précédent, il fallait produire une note bien « sentie » pour… l’histoire, fulmine un diplomate malien. Et c’est ce que nous déplorons, mais la diplomatie a ses règles qui ne sont pas celles des chroniqueurs et encore moins des activistes, il faut savoir le reconnaître et savoir raison garder. L’heure de la montée en puissance de notre diplomatie semble bel et bien sonnée. Les signes avant-coureurs sont là, il  reste les résultats probants.
Il faut prier pour que nous revenions aux fondamentaux avec notre pays réunifié, parlant d’une même voix et apaisé suite au silence des armes pour qu’enfin sonne pour nous la réconciliation et la reconstruction du Mali nouveau qui saura se faire respecter et se faire entendre dans le concert des Nations…
Seïdina Oumar Dicko
Journaliste/ Chroniqueur
Historien- Écrivain
Bamako MALI

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