Après sa grève de 72 h contre loi du gouvernement sur la lutte contre l’enrichissement illicite, le syndicat national des administrations d’Etat (SYNTADE) vient de déposer un autre préavis pour les 6, 7, 8, 9 et 10 novembre 2017. L’information a été donnée, le mardi, 31 octobre 2017 dans la grande cour de l’UNTM, par le secrétaire général du Syntade devant les membres de son syndicat et ceux du bureau exécutif de la Grande Centrale Syndicale de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali(UNTM) qui l’ont signifié déjà leur soutien.
Le secrétaire général du Syntade Yacouba Katilé a qualifié cette loi adoptée et promulguée par le président de la République comme une loi discriminatoire, sélective, anticonstitutionnelle, ne se fondant sur aucune base juridique. Selon lui, cette loi viole les conventions internationales que le Mali a eu à ratifier au niveau sous régional et au niveau international. Il a indiqué que cette grève du Syntade n’est pas spontanée. Selon le secrétaire général du Syntade, les travailleurs ont le droit d’exprimer leur avis par rapport au développement socio-économique contrairement à ce que certaines personnes pensent. Pour lui, un syndicat n’est pas là seulement pour revendiquer le droit des travailleurs. Il dira que de sa conception, à son élaboration jusqu’à l’exécution, la déclaration Universelle des Droits de l’Homme confèrent ce droit aux travailleurs d’être associés à tout ceux qui les concernent. C’est pourquoi, il a fait savoir que la Banque Mondiale a toujours travaillé en collaboration avec l’Union Nationale des Travailleurs du Mali sur toutes les questions qui concernent les travailleurs. Il a expliqué comment cette loi a été conçue depuis la transition avec Malick Coulibaly et comment en est-on arrivé là. Selon Yacouba Katilé, elle a été charcutée, vidée de son objectif pour la diriger contre certains agents de l’Etat. Dès lors, le Syntade en fait une préoccupation en demandant de rencontrer le Premier ministre le 18 juillet 2017, a-t-il indiqué. Il a rappelé que le 20 juillet 2017, une rencontre a eu lieu avec le Premier ministre qui a mis une commission en place avant l’adoption de cette loi.
« Une loi scélérate, sélective et anticonstitutionnelle »
Selon le secrétaire général, le Syntade a fait toutes les démarches possibles au niveau des plus hautes autorités, à savoir le Premier ministre pour montrer l’incongruité de la loi. Il dira que le Syntade porte 7 griefs contre cette loi, à savoir sa rétroactivité (manque de précision), son caractère sélectif. Ici, il dira que dans la forme et dans le fond, cette loi a exclu d’autres corporations du développement socio- économique du pays et seule une catégorie d’agents de l’Etat sont concernés. « Les députés qui ont voté cette loi ont été astucieux et se font fait exclure en même temps que les membres du gouvernement d’où son caractère sélectif. » Les autres griefs sont entre autres : la dénonciation ou le délit d’apparence. Là, il a indiqué que ce principe est contraire à notre mode de vie sociale.
Selon le secrétaire général du Syntade, ce principe à tendance à diviser notre société en créant la haine et la méchanceté dans notre société et à nous diviser davantage. Il dira qu’un autre grief serait la charge de la preuve qui est contraire à toute règle de droit où celui qui est accusé doit prouver le contraire. Le secrétaire général a avancé l’anti- constitutionnalité de la loi. Et, il indiquera que l’analyse même faite par le fond monétaire par rapport à cette loi ne va pas dans le même sens que celui que le gouvernement a pris. Pour sa part, Aly Daou, un des négociateurs du Syntade, dira que lors des négociations, les uns et les autres ont reconnu que les points de revendications du Syntade sont justifiés. Son secrétaire aux relations extérieures, Ousmane Traoré a, quant à lui, indiqué que cette loi n’est ni plus ni moins qu’une façon d’entamer la chasse aux sorcières, c’est à-dire une manière de brimer les opposants, de poursuivre tout ceux qui ne sont pas avec le pouvoir ou qui n’entendrons pas suivre les démarches de celui qui dirige le pays. Selon lui, ils sont prêts à ouvrir le débat avec n’importe qui pour prouver que c’est une loi scélérate, sélective et anticonstitutionnelle. Le représentant de l’UNTM dira que le Syntade a tout le soutien de l’UNTM et la Centrale ne tardera pas de faire part sa position et son soutien au Syntade. Le secrétaire général du Syntade dira qu’un autre préavis a été déposé pour les 6, 7,8, 9 et 10 novembre 2017.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain