Le CICB a abrité, ce jeudi 20 juin 2019, les travaux de la Journée de réflexion sur le thème : « la culture pour un sursaut national pour la paix » autrement appelé « Miriblon ». Initiée par le ministère de la Culture en collaboration avec le Médiateur de la république, le CSEC, cette rencontre avait pour objectif de recueillir les recommandations et les propositions du monde de la culture en vue de l’élaboration d’un plan d’action pour retour de paix et du vivre ensemble au Mali.
Les travaux de cette journée étaient présidés par le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye DIALLO, avec à ses côtés, le président du CSEC, le Dr Boulkassoum HAÏDARA et le Médiateur de la république. On y notait également la présence des personnalités comme l’ancien Ousmane Issoufi MAIGA, président de Irganda ; l’ancien premier ministre Ahmed Ag HAMANI ; du président du CNSC, Bouréima Allaye TOURE, etc.
Étaient conviés à cette rencontre, la coordination des chefs de quartier de Bamako, les familles fondatrices de Bamako, les représentants des confessions religieuses ; la FEDAMA, l’UAPREM, l’Union des écrivains du Mali, l’Union des cinéastes du Mali, l’Association Mali valeur, l’Association Maliens Tout Court, le Conseil national des jeunes du Mali(CNJ), l’Association des historiens du Mali, les présidents de Tabiltal Pulaku, Ginna dogon, etc.
Au cours de cette rencontre, l’unanimité a été faite sur le fait que la solution à la crise sécuritaire que traverse le Mali n’est pas que militaire. Il s’agit, selon les uns et les autres de trouver des réponses basées sur les mécanismes endogènes de règlement des conflits de notre riche patrimoine culturel.
À l’ouverture de travaux, le ministre N’Diaye Ramatoulaye DIALLO, a indiqué que cette rencontre vise à trouver des ressources indispensables pour un sursaut national. Ainsi, il s’agissait de recueillir les recommandations et les propositions pour l’élaboration d’un plan d’action.
Face à la situation du centre jugée préoccupante, il s’agit pour elle de lancer un appel à la synergie d’action, à la concertation, et à la coordination des actions.
Si le Pr Joseph Ki ZERBO, disait : « Ni an lara, anw sara », en français, « Si on se couche on est mort », et au ministre d’ajouter, « Ni an farafara, an sara », c’est-à-dire, « si est divisée, on est mort ».
Si on l’habitude de dire que « Nous fûmes quand d’autres n’y étaient », le ministre Rama nous invite à revisité ce passé glorieux pour trouver des réponses à nos défis du présent et du future.
Pour ce faire, elle a annoncé qu’un comité scientifique pour la résistance culturelle sera mis en place après cette première journée de réflexion.
Le Doyen Bamoussa TOURE, a nom de la coordination des chefs de quartiers de Bamako salué l’initiative du ministre. Selon lui, lorsque les hommes de caste, les autorités coutumières et religieuses s’impliquent, il est évident qu’on trouvera la solution.
« La patrie est en danger, il faut mettre le Mali au-dessus de tout. La solution ne viendra pas de l’extérieur, c’est à nous de trouver la solution à l’interne », a-t-il conseillé.
De son côté, le représentant des familles fondatrices, Mamadou Boumou TOURE, pense qu’il faut s’appuyer sur les valeurs culturelles comme le Sinangouya.
Au nom de la communauté musulmane, l’imam Sidy KONAKE a invité les uns et les autres à prier pour la paix.
« Nous avons l’obligation de nous unir ou de périr », a-t-il dit.
Le secrétaire de la Fédération des artistes, Kary Bogoba COULIBALY, a appelé à mettre en œuvres des actions basées sur les mécanismes endogènes. Il est d’avis que la solution peut être aussi culturelle avant d’appeler à la mise en place d’un cadre de réflexions culturel pour le retour de la paix.
De son côté, le président de l’UAPREM, Mamoutou KEÏTA, appelle à la tenue d’un forum national avec pour thème ‘’le rôle de la culture dans la construction de la paix’’.
Quant au représentant des écrivains du Mali, Ousmane Tiéni KONATE, il trouve que nous avons tourné le dos à nos valeurs.
La communauté des chasseurs, par la voie de son porte-parole, Sadio TOGOLA, a invité à un retour de Kouroukanfouga. Selon lui, les chasseurs ne peuvent pas verser le sang, ne peuvent pas bruler des villages.
« Nous ne sommes pas courant de ce qui se passe au centre du Mali, ils sont en train de nous accuser à tort », a-t-il dit avant d’appeler dialogue entre les parties.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-Matin