Dans le cadre de la lutte contre la consommation de la drogue au Mali et conformément à ses activités, l’Association contre la toxicomanie féminine et juvénile (ATOFEJU) a tenu, samedi dernier au carrefour des jeunes, une conférence-débat placée sous le thème : «la drogue et ses conséquences sur la jeunesse». La rencontre était parrainée par le président de la Chambre des mines du Mali, Abdoulaye Pona. Il avait à ses côtés la présidente de l’ATOFEJU et commissaire principal de police, Mme Traoré Assitan Traoré, le représentant du maire de la commune III, Mohamed Coulibaly et les représentants de plusieurs services concernés.
En effet, l’ATOFEJU a été mise en place pour connaître les causes de la toxicomanie féminine et juvénile, expliquer ses conséquences et proposer des solutions pour résoudre ce problème de société. «Aucun jeune n’est à l’abri des stupéfiants et tous les milieux socio-économiques sont touchés», a indiqué la présidente de l’ATOFEJU, avant de souligner que la consommation de drogues par les jeunes est une réalité de plus en plus inquiétante.
Selon une enquête réalisée en 2012, la consommation de la drogue, de l’alcool et de tabac demeure très élevée chez les jeunes Maliens malgré les campagnes de sensibilisation. L’enquête précise que 25% des filles et 72% des garçons de moins de 18 ans ont déclaré avoir consommé de la drogue au cours de leur adolescence. «Un chiffre d’autant plus inquiétant que cette consommation est régulière pour 13% des jeunes et que près d’un sur deux dit avoir déjà été ivre», a fait savoir Mme Traoré Assitan Traoré. Elle a souligné que le cannabis est, lui aussi, très répandu chez les jeunes : 50% des adolescents de 17 ans l’ont expérimenté au moins une fois. De plus, 15% des garçons et 6% des filles consomment du cannabis au moins dix fois par mois. De telles habitudes comportent évidemment des risques, notamment pour la santé. Parlant des conséquences liées à la consommation de la drogue, le commissaire principal de police a indiqué que la drogue, à elle seule, entraîne une panoplie de conséquences telles que la démotivation, la diminution du désir d’apprendre, de penser aux examens ou de faire n’importe quel travail. D’où un mauvais rendement scolaire ou professionnel qui se termine indiscutablement par l’abandon des études et l’échec dans la vie. Toutes les substances hallucinogènes causent une diminution de la vigilance et des réflexes spontanés, donc un risque imminent d’accidents mortels. Mme Traoré Assitan Traoré a ajouté que ces produits toxiques exposent l’individu certainement à des risques psychologiques graves. Les plus connus sont, à titre d’exemple, la mauvaise humeur, l’agressivité, les crises d’angoisse et de panique, la perte de contrôle de soi, les troubles du comportement, les délires…
«Les jeunes doivent lutter contre la toxicomanie juvénile qui est un obstacle pour aboutir à un emploi décent», a fait savoir la présidente de l’ATOFEJU et de conclure que l’un des devoirs de l’Etat moderne est de garantir à tous ses enfants, non seulement l’accès à la chance égale, au bien-être social, mais aussi, le droit de vivre librement dans une société sans drogue.
Quant au parrain de la rencontre, il a signalé que selon les dernières statistiques, la consommation de la drogue au Mali est un danger qui est à la porte de toutes les familles. « Aujourd’hui, la drogue qui touche une personne sur 20 dans le monde, est un réel problème de santé publique », a affirmé le parrain. Abdoulaye Pona a, ensuite, expliqué que le Mali n’est pas exempt de cette situation dramatique qui anéantit la jeunesse. Selon les statistiques d’ARCAD-SIDA, sur 500 personnes qui consomment les drogues injectables à Bamako, 98,2% sont des hommes et les trois quarts ont commencé dès l’âge de 10 ans. S’agissant des facteurs favorisant la consommation galopante de la drogue au Mali, Abdoulaye Pona en a cité quelques-uns comme le trafic illicite de drogue, l’environnement propice caractérisé par le chômage, le sous-emploi et la crise que connaît notre pays. Il a remercié les membres de l’association pour avoir placé leur confiance sur sa modeste personne pour parrainer cet événement, dont le thème nous interpelle tous (parents, jeunes, décideurs politiques, membres de la société civile et coutumière). « Je m’engage à m’investir au plan national et international pour accompagner et soutenir de façon continue votre association qui a opté pour lutter contre la toxicomanie féminine et juvénile au Mali. Ce qui est une cause juste et noble puisqu’il s’agit de sauver la jeunesse malienne», a-t-il conclu.
Mohamed Z.
DIAWARA
Source: Essor