S’il y a bien un fruit dont les Maliens en raffolent en ce mois béni de Ramadan, c’est bien la datte. Ce fruit est prisé pour ses valeurs nutritives encore moins son goût délicieux, mais plutôt pour la symbolique qu’il représente dans la Religion musulmane et surtout pour le jeûneur.
A bord des charrettes, aux abords des artères principales et au centre des marchés, s’il y a un commerce qui prospère à Bamako depuis le début du mois de Ramadan, c’est celui de la datte. Ce fruit charnu qui arrive au Mali par les pays du Maghreb est, selon les médecins, riche en glucides et en lipides. Ce qui en fait un aliment bénéfique pour le jeuneur. Mais, au Mali, les fidèles musulmans prisent ce fruit pour tout autre chose.
«D’après ce que nous ont dit les prêcheurs, il est bon de rompre le jeûne avec la datte parce que le Prophète (PSL) en faisait autant. Ce qui fait que ce rituel a été suivi par les fidèle musulmans », dit Mama Yara, venu se procurer quelques kilogrammes de dattes au Quartier du Fleuve.
Cet engouement populaire autour du fruit entraine une légère inflation de la part des commerçants qui en tirent le plus grand profit.
«Avant le Ramadan, nous ne vendions pas plus de 3 sacs de dattes. Mais, avec le Ramadan, nous vendons plus de 5 sacs par jour», affirme Adama Dembélé. Même son de cloche chez Abba Dicko. Lui aussi, en ce mois de Ramadan, il fait de gros chiffres grâce à cet engouement des musulmans pour la datte. «Moi, je ne dépassais pas les 150.000 francs par semaine. Mais, aujourd’hui, avec le Ramadan, je vends jusqu’à 250.000 francs CFA».
Il est midi, le soleil est au Zénith. Un temps insupportable pour les jeûneurs qui ont très vite la gorge séchée. L’envie de boire est la plus grosse crainte de nombreux musulmans en cette période de privation. C’est sous ce temps infernal que le jeune, Daouda, à gorge déployée, interpelle les motocyclistes et les automobilistes au niveau du monument de l’Indépendance leur proposant, à chaque feu rouge, sa marchandise. La datte. Lui, contrairement à Adama et Abba, n’est pas un vendeur habituel de ce fruit. Il saisit l’opportunité de se faire assez d’argent qu’offre actuellement la vente de ce fruit juteux. «Je vends les dattes parce que c’est le fruit qui se vend actuellement le plus. Les musulmans en raffolent et moi, grâce à ça, je me fais assez d’argent », dit-il tout souriant.
Si la consommation de ce fruit constitue pour le fidèle musulman une perpétuation de la tradition du Prophète, pour les commerçants, il est une source de revenu non négligeable en ce mois béni de Ramadan qu’ils souhaitent voir se prolonger.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO
LE COMBAT