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Conséquences du coronavirus: silence, les écoles privées se meurent

La coordination des écoles privées fondamentales a animé, le samedi 13 juin, un point de presse, pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation qu’elle traverse depuis la fermeture des écoles à cause de la pandémie du coronavirus. Le point de presse a eu comme cadre, l’école privée Aboubacar II, sise à Kalaban Coro Adekène. Le principal conférencier était Yamadou KEITA, président par intérim de la coordination.

 

Après avoir largement expliqué la situation précaire qu’ils traversent, les responsables de la coordination ont sollicité le soutien de l’État qui se fait toujours attendre.
Le responsable de la coordination des écoles privées fondamentales, Yamadou KEITA, a expliqué qu’après des mois de souffrance, ce sont des promoteurs d’écoles privées totalement déprimés qui ont décidé d’exposer leur situation à qui de droit. Il a affirmé que depuis la fermeture des écoles le 18 mars, les écoles privées ont entièrement exécuté les mesures prises par l’État.
Après plus de trois mois de fermeture, les écoles privées fondamentales attendent toujours l’appui de l’État. Une situation qui devient insupportable compte tenu des pesanteurs qui pèsent sur les promoteurs de ces écoles qui emploient des milliers de personnes.
Le chef de l’État, dans une adresse à la nation, avait promis un fonds pour venir en aide aux couches vulnérables. Les promoteurs d’écoles privées estiment qu’ils font partie des secteurs les touchés par les conséquences néfastes de cette crise sanitaire.
« Nous avons des charges que nous faisons face. 80 % des écoles privées sont en location. Nous n’arrivons plus à payer les frais de location, les salaires des enseignants et du personnel administratif. Nous sommes entièrement coincés par les engagements », s’est lamenté Yamadou KEITA, promoteur de l’école privée Aboubacar II.
Il a affirmé que le pire dans cette situation est que les écoles privées se voient décrédibiliser vis-à-vis de leurs partenaires. Avec cette crise sanitaire qui a secoué le secteur, les partenaires commencent à dire que l’école privée n’est pas une fin en soi.
Dans ces moments de tourbillons, déplore Yamadou KEITA, les autorités ne font rien pour venir en aide aux écoles privées. Cela, regrette-t-il, malgré que des actions aient été entreprises pour mettre la puce à l’oreille de qui de droit à travers des écrits.
Aux dires de M. KEITA, des lettres ont été envoyées au CAP, à la primature, en passant par l’Académie et le ministère de l’Éducation nationale. Malheureusement, jusque-là aucune réaction de la part des autorités pour secourir les écoles privées qui sont à bout de souffle.
Pour les promoteurs d’écoles privées fondamentales, le Mali a eu tout le temps nécessaire pour se préparer contre les effets néfastes de cette crise sanitaire. Mais aucune disposition n’a été prise pour soutenir les secteurs les plus touchés.
Le promoteur de l’école privée ‘’Les Mains unies’’, Omégué COULIBALY, a affirmé que la réouverture des seules classes de 9e année a compliqué davantage la situation. Selon lui, les frais de scolarité des classes de 9e année ne peuvent pas couvrir les salaires des enseignants et du personnel administratif. Pire encore, témoigne-t-il, avec la réouverture des classes d’examen la pression s’est accentuée.
« Les propriétaires des locaux où les écoles sont en location courent derrière les frais de loyer. Les enseignants aussi font face à la pression des propriétaires de maison. Avec cette réouverture les gens pensent que nous avons l’argent alors que moins de 40 % des parents qui ont leurs enfants en 9e année n’arrivent pas à payer les frais de scolarité », a expliqué Omégué COULIBALY.
Comme solution, il a proposé à l’État soit d’ouvrir toutes les classes ou de venir en aide aux promoteurs d’écoles privées pour payer les salaires. Face à la pléthorique des écoles privées, M. COULIBALY estime que cela peut être l’occasion pour les autorités d’aider uniquement les écoles privées qui remplissent les conditions et qui ont inscrit leurs personnels à l’INPS. Une bonne stratégie pour assainir le secteur et contribuer à améliorer des conditions de vie des travailleurs de ce secteur.
À son tour, Moussa Attaher MAIGA, promoteur de l’école privée le Succès, a fait mention des nombreux cas sociaux de ses collaborateurs dont il fait face à longueur de journée.

PAR MODIBO KONE

INFO-MATIN

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