Le chef de l’Etat a rencontré lundi dans la matinée le Conseil de la magistrature. La rencontre a été élargie au PM, au ministre de la Justice et au président de la Cour suprême. Pour rassurer les magistrats, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a pris des engagements sur les plans sécuritaire et financier.
Sur le volet sécuritaire, le président IBK s’engage à envoyer, dans les meilleurs délais, 122 agents à travers les différentes juridictions. Ce mouvement a déjà commencé dans certains tribunaux. Les autorités disent attendre la fin de la formation d’agents en cours pour doubler l’effectif dans chaque juridiction, soit plus de 300 agents à la disposition de la justice.
À propos du nerf de la guerre (volet financier), il dit ne pouvoir donner même 1 Franc pour le moment, parce qu’il n’y aurait pas d’argent, en plus du fait qu’ils craignent l’effet domino. Entre décembre et janvier à venir, il a assuré convoquer une revue générale de la situation salariale de tous les agents. Laquelle tiendra compte de la particularité du cas des magistrats. Sur ce point, le président de la République a demandé à ses interlocuteurs de lui faire un minimum de confiance.
Sur la réquisition des magistrats, le président dit être solidaire de son Premier ministre. Il estime que les magistrats ont refusé d’observer le service minimum en violation de la loi et que c’est ce qui a amené son PM à agir de la sorte. Il promet l’application de l’article 25 de la loi sur la réquisition, après un état des lieux à la fin de la semaine.
Avant d’annoncer les mutations de magistrats pour la fin de l’année, Ibrahim Boubacar Keita a dit totalement être en phase avec son Premier ministre. «Si celui-ci n’avait pas agi de la sorte, il l’aurait trouvé irresponsable», a-t-il déclaré.
André Traoré
Soleil Hebdo