Prévu pour les 20 et 21 octobre 2016, le congrès du Rassemblement pour le Mali (RPM) se tient dans un contexte politique très particulier. Il s’agit de trouver un successeur au président IBK, dont le poste reste vacant depuis son accession à la magistrature suprême. C’est pourquoi une guerre de tranchées, qui dure depuis des mois, ne finit pas de porter un coup sérieux à l’unité et à la cohésion du RPM, à travers des violences verbale et physique, des déclarations contradictoires de bureaux parallèles, des suspensions de camarades et des démissions de députés. Selon nos sources, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, est le seul cadre du parti qui a eu le courage politique d’aller vers les autres ténors en vue d’échanger et de proposer les meilleures recettes possibles pour un congrès élégant et digne d’un parti au pouvoir.
Plusieurs fois reporté, le congrès du Rpm semble constituer un enjeu très capital pour les cadres du parti, au regard de la position stratégique de celui-ci sur l’échiquier politique et du rôle qu’il doit jouer pour la réélection du président IBK ou le maintien du parti au pouvoir. De tels enjeux suscitent naturellement une guerre de positionnement stratégique et de calculs politiques qui porte souvent des coups à tierce en fonction des intérêts ou d’autres considérations.
Même si on refuse de l’admettre, il est clair et même visible que des clans se disputent pour le contrôle de cet instrument stratégique dont l’appropriation donne voix au chapitre. Diverses combinaisons se font, des plus souples aux plus radicales. Les différents camps sont sur le terrain à travers des missions clandestines et des rencontres secrètes. Chacun travaille à proposer son schéma de l’union sacrée ou de l’exclusion pure et simple. Les cadres sont engagés à être à ce rendez-vous politique avec armes et bagages.
Il faut souligner que cette guerre de tranchées, qui dure depuis des mois, ne finit pas de porter un coup sérieux à l’unité et à la cohésion au sein du Rpm, à travers des violences verbale et physique, des déclarations contradictoires de bureaux parallèles, des suspensions de camarades et récemment des démissions de députés.
Cependant, pour qui connaît l’histoire du Rpm, cette bataille n’a pas sa raison d’être. De juin 2001 à ce jour, le consensus a prévalu et ce congrès ne fera pas exception. Raison pour laquelle, les cadres qui ont compris ont mis beaucoup d’eau dans leur vin. C’est le cas du très charismatique ministre Mahamane Baby, secrétaire général de la puissance section de Goundam. Lequel bouge beaucoup au point que d’aucuns lui prêtent des ambitions démesurées.
Pourtant, ce cadre a souci aujourd’hui de l’unité et de la cohésion du parti. D’ailleurs, c’est le seul cadre, selon nos sources, qui a eu le courage politique d’aller vers les autres ténors en vue d’échanger et de proposer les meilleures recettes possibles pour un congrès élégant et digne d’un parti au pouvoir. Du nombre des rencontres qu’il a effectuées, nous pouvons citer celle d’avec l’enfant de Diondjori, Bocari Treta, que beaucoup de cadres voyaient naturellement comme le successeur désigné du président du parti, jusqu’à une date encore récente. Mais, il est tombé en disgrâce depuis sa récente sortie récente, dans laquelle il accuse le président IBK d’entretenir un clan de mafieux au sein du Rpm. Signalons aussi la rencontre avec Issiaka Sidibé, Abdoulaye Idrissa Maïga, Hamadoun Konaté, l’honorable Mamadou Diarrassouba, entre autres.
En outre, il faut noter qu’au nombre des cadres du Rpm, Mahamane Baby semble être le plus conséquent et conscient, à la limite le seul qui travaille à ce jour à rassembler les siens autour de l’essentiel. Sa grande capacité de compréhension et sa disponibilité aux côtés des autres camarades ainsi que son engagement pour les cadres du Rpm ont permis de juguler pas beaucoup de situations qui auraient pu porter un coup sérieux au parti.
Si le congrès du Rpm était annoncé comme celui de tous les dangers, aujourd’hui, tout semble réussir à ce cadre valeureux du parti pour créer la grande surprise eu égard à ses multiples pourparlers, à sa détermination.
Et si à ce jour, les vraies intentions du leader charismatique de Goundam sont ignorées, il serait honnête de lui tirer chapeau pour avoir réussi à rétablir le dialogue et à ouvrir la voie aux concertations pour la tenue d’un congrès apaisé et apaisant.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter