L’opposition congolaise a tenu dimanche 27 septembre un grand rassemblement dans la capitale, Brazzaville, pour dire « non » au changement de Constitution et « oui » à l’alternance. Le président Denis Sassou-Nguesso a convoqué un référendum constitutionnel pour tenter de modifier le texte qui ne lui permet pas, dans sa forme actuelle, de briguer un nouveau mandat.
C’est peut-être le plus important rassemblement de l’opposition du Congo-Brazzaville depuis 1997. Dimanche, les participants étaient 3 000 selon la police, 25 000 selon les organisateurs. André Okombi Salissa, ancien ministre de l’actuelle majorité, passé depuis dans l’opposition, est l’un des membres du conseil des présidents de la plateforme Initiative pour la démocratie au Congo (IDC). Il explique que ce rassemblement avait pour but de montrer l’unité des Congolais au niveau national contre le référendum constitutionnelsouhaité par la majorité : « Le système politique dans notre pays a tellement divisé les Congolais qu’il fallait les rassembler. »
Mission accomplie, selon lui : « De tous les rassemblements politiques que j’ai vécus, aucun rassemblement, même électoral, n’a autant entraîné les Congolais. Le pouvoir a tellement opprimé les Congolais que malgré toutes les conditions prises par le pouvoir pour les empêcher de venir au boulevard Alfred Raoul, les Congolais avaient envie de célébrer leur unité. Ils n’en veulent plus de ce pouvoir. Et c’était aussi pour eux l’occasion de rappeler que la Constitution doit être respectée. Le peuple reste attaché au respect de la Constitution, à la limitation des mandats, à la démocratie. Et la démocratie ne peut pas vivre sans faire vivre l’alternance. »
Riposte annoncée du PCT
Serge Michel Odzocki est le porte-parole du Parti congolais du travail (PCT), le parti au pouvoir. Pour lui, à l’inverse, le rassemblement de dimanche n’ébranle pas le camp du « oui ». Il promet lui aussi une mobilisation : « Nous sommes convaincus de ce qu’aujourd’hui cette Constitution mérite d’être changée et nous sommes convaincus de ce qu’il faille aujourd’hui donner à nos institutions une impulsion nouvelle. Voilà le sens profond de nos convictions et de notre point de vue, qui est de faire évoluer les institutions congolaises. Et de toutes les façons, nous aurons nous aussi un meeting, que nous allons nous aussi organiser, et on verra bien en termes d’impact dans l’opinion. »
source : RFI
