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Conférence africaine des Humanités à Bamako: « Nous devons nous dire pourquoi laisser nos valeurs sociétales pour aller vers la leur qui est aujourd’hui en panne » dixit, Adama Samassekou

Du 28 juin au 1er juillet 2017 s’est tenue la Conférence africaine des humanités avec comme thème : « Langues, cultures, histoires et territoires ».

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Ces quatre jours avec les débats intensifs ont été une opportunité d’une part pour les participants de réfléchir aux enjeux, en mettant un accent particulier sur les facteurs contraires au rayonnement des Humanités en Afrique et aux mesures institutionnelles qui pourraient être envisagées pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle intellectuel. Et d’autre part, de leur permettre à préparer aussi une Conférence mondiale des humanités qui se tiendra du 6 au 12 août prochain à Liège en Belgique.

La cérémonie d’ouverture de cette Conférence africaine des humanités a été présidée par le premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga. C’était en présence du Coordinateur général de la CAH, Adama Samassekou ; du représentant de la Sous-Directrice générale SHS de l’UNESCO, Dr. John Crowley ; du Co-président du Comité scientifique international de la CMH, Pr Jean Winand ainsi qu’une centaine d participants venus de 27 Etats africains.
Le Coordinateur général de la Conférence africaine des humanités, Adama Samassekou a dit que les modèles de développement auxquels nous faisons face sont aujourd’hui en faillite. « Cette conférence est donc une interpellation à la panne globale. Face à laquelle, on se rend compte que cela tient de l’exploitation ou de l’inconscience par rapport à la grande partie du monde dont la diversité pourrait permettre de mieux trouver des solutions auxquelles le monde est confronté », a-t-il indiqué. Selon lui, la concentration de la production de la coopération internationale intellectuelle n’a pas permis de tirer le meilleur profit de la diversité culturelle et linguistique. A l’en croire, il est temps que les sciences soient réhabilitées dans le monde pour que la diversité fécondante puisse trouver les solutions que nous recherchions. Et d’insister qu’il faut revenir aux fondamentaux.
Aux dires du Doyen Samassekou, cette rencontre pose le problème de l’histoire, de la connaissance de soi, de la langue et la valeur sociétale qui nous guide. Il a regretté que notre continent ne fait que reproduire le model extérieur. « Nous, en tant qu’Africains, nous devons nous dire pourquoi laisser nos valeurs sociétales pour aller vers la leur qui est aujourd’hui en panne ? Pourquoi continuer à considérer que le mieux à faire dans le monde c’est d’amasser des richesses matérielles ? La relation humaine est plus importante que la richesse matérielle. Alors notre « humanitude » doit aujourd’hui étancher la soif d’humanité de notre planète », a-t-il souligné.
Le représentant de la Sous-Directrice générale SHS de l’UNESCO, Dr John Crowley, dans son intervention a mis l’accent sur la dynamique de l’humanité. Pour lui, il fallait mettre un programme gouvernemental qui promeut les connaissances dans les sciences sociales et humaines pour soutenir les politiques en faveur d’un développement inclusif durable.
Pour sa part, le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga, a estimé que les humanités constituent pour nous le soubassement de toute culture intellectuelle sérieuse. « L’Afrique a un rôle capital à jouer dans la construction de l’humanité car elle a la passion de l’entraide, de la solidarité et une culture millénaire comportant de fortes originalités enrichissantes », a-t-il pensé.
Par ailleurs, il faut retenir que cette conférence a regroupé 27 Etats dont l’objectif était d’étudier comment les disciplines des Humanités contribuent ou peuvent contribuer à l’échelle nationale, régionale et internationale, à mesurer et à comprendre pour aider à mieux gérer les transformations culturelles qui s’expriment dans des dimensions économiques, sociales et environnementales liées à la globalisation progressive des échanges. Elle vise également à assurer une refondation des sciences humaines à travers le monde.
La rencontre a retenu comme thème : « langues, cultures, histoire et territoires ». Durant quatre jours, les experts développeront les thèmes suivants : Langues, cultures et éducation : héritages culturels ; école coloniale et blocages linguistiques ; Savoirs endogènes et locaux ; Education et besoins de connaissances universelles ; les nouveaux défis liés à l’ère du numérique, Histoire, territoires, migrations et conflits : traditions anciennes de déplacements, migrations intra et inter Etats ; conflits et chocs identitaires ; Exploitation des ressources et migrations internationales ; Démocratie, crises institutionnelles et radicalisme religieux.
S.K. KONE

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