S’il y a aujourd’hui un sujet qui taraude les esprits au Mali en prédisposant les citoyens à une forte appréhension, c’est bien celui se rapportant au respect du délai consenti pour la période transitoire. Signalons que conformément aux dispositions ayant sanctionné les tractations entre la CEDEAO et les nouvelles autorités maliennes, il a été officiellement convenu que la transition ne devrait pas excéder les 18 mois à compter du 15 septembre 2020.
Mais au regard de l’allure à laquelle vont les choses dans l’acheminement de cette transition, on peut affirmer, sans ambages, que le facteur ‘’Temps’’ pourrait être le principal écueil. Nous savons que c’est par l’élection et l’instauration, dans les meilleures conditions qui siéent, d’un nouveau président de la République que prendrait fin la période transitoire. Toute chose qui serait simplement la quadrature du cercle sans une parfaite entente entre les tenants du pouvoir transitoire et la classe politique, en tant qu’élément constitutif de la société malienne tout court.
En vérité si depuis son amorce, la transition n’a fait que tergiverser, c’est bien parce que les tenants actuels du pouvoir ont tenté d’écarter, leurs vis-à-vis, à savoir les principaux acteurs politiques
Les premiers se sont-ils finalement rendus à l’évidence que sans la participation effective des seconds, toutes les actions que l’on entreprendrait sous la transition sont plutôt enclines à l’échec ? On pourrait répondre par l’affirmatif à ce questionnement dans la mesure où, comme pour rectifier le tir, le Premier ministre de la Transition, Moctar Ouane a rencontré, à sa demande, la classe politique malienne, le 10 février 2021 au CICB. Ce dont on s’est vraiment réjoui, à propos de cette rencontre, est le fait qu’au-delà de la présence effective des représentants de l’ensemble de la classe politique, le Premier ministre Ouane avait aussi fait montre de sa volonté à prendre, par lui-même, les choses en main pour que la classe politique soit étroitement associée à la conduite de la transition.
Au-delà de l’esprit bon enfant qui a régné au cours de cette rencontre, le Chef de l’Exécutif de la transition avait été le premier à se féliciter de la présence aussi massive des leaders politiques et à cet effet il avait dit : « Nous devons ensemble, construire des compromis, des consensus très forts, afin précisément de permettre que dans un climat apaisé, la transition puisse permettre de réaliser toutes les réformes voulues par notre peuple ». Faisant fi de toute démagogie politicienne, les représentants des différents courants politiques avaient, eux-aussi de façon unanime, insisté pour que la durée de la transition ne dépasse pas les dix-huit (18) mois, à compter du 15 septembre 2020, convenus avec la CEDEAO. Aussi paradoxale que cela puisse paraitre, depuis cette rencontre du 10 février, les lignes semblent bouger dans la conduite de la transition. C’est ainsi que dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), le Premier ministre, chef du gouvernement de Transition, Moctar Ouane, a annoncé que le délai des 18 mois de la transition sera respecté conformément aux engagements du président Bah N’Daw……
Source : Le Soir De Bamako