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Concours d’accès au corps des commissaires de police: qui veut piétiner la décision de la Cour suprême ?

Statuant en audience publique ordinaire le 19 mai 2021, la section administrative de la Cour suprême du Mali a procédé à l’annulation de la décision n°2021-316/DGPN-DPFM du 17 août 2021 portant admission au concours professionnel d’accès au corps des commissaires de police en date du 17 août 2022 du directeur général de la police nationale. Malgré l’autorité de la chose jugée, la Direction nationale de la police a visiblement, fait fi de la décision de la grande juridiction de notre pays, en validant ces résultats.

 

Makan HAIDARA et six autres détenteurs de Master, candidats malheureux à ce concours, dont la requête a été à l’origine de cette décision de la Cour suprême constatent, avec regret, que la loi continue d’être violée par les autorités policières du pays. Et pour cause, ceux dont la décision d’admission a été annulée par la justice (détenteur de master) continuent leur processus normal de formation, comme si de rien n’était. D’ailleurs, dans les coulisses, on apprend que ces élèves commissaires feront leur sortie le 22 juillet prochain. Alors, on se demande que vaut une décision de justice si les parties ne se plient pas à l’autorité de la chose jugée ?

Les faits

Suite à la décision Nº1330/ DGPN-DPFM du 28 avril 2021, portant concours professionnel d’accès au corps des Commissaires de Police na-tionale, dont les sous-officiers titulaires du Master ou diplôme équivalents étaient priorisés, les détenteurs de maîtrise également ont été autorisés à postuler.

Mais à l’issue dudit concours organisé le 17 août 2022, des sous-officiers détenteurs de master ont dénoncé une violation de la loi.

Ces derniers reprochent à la Direction générale de la police nationale d’avoir autorisé aux détenteurs de Maîtrise de prendre part audit concours au même titre que les titulaires de du Master ou diplôme équivalent.

Pire, pour cette catégorie (les maitrisards) initialement exclus du concours, les requérants ont constaté que les résultats du concours ont été plus favorables au détriment des sous-officiers titulaires du Master ou diplôme équivalent.

Ainsi, sur 12 détenteurs de Master ou diplôme équivalent s ayant pris part au concours, 5 seulement ont été déclarés admis sur un total 80 postes pourvus. Sur les cinq admis, les plaignants regrettent là aussi que la plupart sont des proches des barons de la police.

Des faux diplômes ?

Autres griefs formulés : les 5 personnes déclarées admises disposent de faux diplômes, selon Makan HAIDARA et autres.

Face à toutes ces irrégularités, le concours d’accès au corps de Commissaires de police nationale de l’année 2021, a été annulé par la section administrative de la Cour suprême, suite à une plainte de Makan HAÏDARA et autres, tous des policiers.

Le DG de la police nationale mentionne avoir évité «une grogne sociale» au sein de la police, pour justifier la décision d’inclure les déten¬teurs des diplômes du troi¬sième cycle universitaire au recrutement des com-missaires de 2021, dans sa réponse à la requête du DG du contentieux de l’État, du 29 septembre 2021.

Dans un courrier adressé au Di¬recteur général du Contentieux de l’État, le DG de la Po¬lice nationale indique : «dans un souci d’apaiser une grogne sociale au sein de la police en général et au sein de certains syndicats, en particulier, nous avons inclus les détenteurs du diplôme Maîtrise ou équivalent au recru¬tement ».

C’était, dit-il, à la faveur d’une «réunion conjointe et tripartite regroupant le Conseil¬ler juridique du ministère de la Sécurité et de la Protection ci¬vile, le Directeur des Ressources humaines du ministère de la Sé¬curité et de la Protection civile, le Directeur du Personnel, des Finances et du Matériel (DPFM ), et le Chef de Division du per¬sonnel de la Police nationale». Ladite réunion, poursuit nos sources a eu lieu, ce 7 juin 2021 à 16 heures dans le bureau du DG de la Police nationale, sous sa présidence.

Entêtement !

Il fut décidé lors de cette rencontre «d’autoriser les sous-officiers de la police natio¬nale, titulaire de la Maîtrise ou diplôme équivalent à postuler également audit concours», mar¬tèle-t-il.

Entre une décision de justice et une réu¬nion de cadres, laquelle a force de loi ? En tout cas, Makan Haïdara et ses camarades n’entendent pas cautionner ce qu’ils considèrent comme une violation de la loi de recrutement des commissaires de la police natio¬nale.

La Cour Suprême dans son délibéré avait mis fin au processus qui a conduit au recrutement des détenteurs de Master à la police nationale, en 2021.

Malgré cette décision de justice, les candidats admis ont aux vues et au su de tout le monde continué leur processus normal formation, en vue de leur intégration au corps de commissaire de la police nationale, a déploré Makan HAIDARA.

« Ainsi, après six mois de formation, on apprend que la cérémonie de sortie officielle de ces nouveaux commissaires est prévue pour le 22 juillet 2022 », a-t-il dénoncé.

Aujourd’hui, les acteurs de ce combat contre l’injustice au sein de la police nationale ont malheureusement le sentiment d’avoir été abandonnés par les syndicats de la police. Désemparés, ils se tournent vers les plus hautes autorités nationales qui disent placé leur gouvernance sous le signe la renaissance du Mali, le Malikura.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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