La décision de mise en concession des Aéroports du Mali divise travailleurs et ministre de tutelle. Et le personnel a manifesté son mécontentement et entend jouer toute sa partition afin que la mesure soit annulée par le gouvernement de transition.
A la faveur d’une conférence de presse, les responsables du personnel des Aéroports du Mali ont dénoncé la concession en cours de l’entreprise. Du coup, ils se disent déterminés à aller jusqu’au bout, afin d’avoir satisfaction. L’occasion était toute trouvée pour les travailleurs des Aéroports du Mali de revenir sur la situation dans laquelle l’entreprise vit. En effet, elle est loin d’être dans des difficultés, comme ce fut le cas avec d’autres entreprises d’Etat privatisées. Et c’est suite à une rencontre avec le ministre de l’Equipement et de Transports, le Colonel Abdoulaye Koumaré, qu’ils ont été informés des tractations en cours pour la cession des Aéroports.
De ce fait, les responsables du personnel ont exprimé leur étonnement, car à sa prise de fonction, le chef du département avait rassuré que tant qu’il est ministre les Aéroports du Mali ne seront pas privatisés. «Il n’est pas question et n’en sera jamais de ma part, de parler de la mise en concession de notre principal Aéroport de la capitale. Le Mali est un Etat souverain et nul ne peut nous imposer quoi que ce soit. Je m’opposerais à toute forme de privation de notre principal Aéroport»,a-t-il déclaré à l’époque. Du coup, on se demande qu’est-ce qui a pu faire changer le ministre Koumaré de décision en si peu de temps.
En tout cas, les travailleurs de la structure estiment que le gouvernement de transition a d’autres missions à mener, au lieu de la privation de l’une des entreprises publiques qui fait plus des bénéfices. «En termes d’impôts et de taxes, les Aéroports du Mali ont été toujours en règle», soulignent-t-ils. D’où l’interrogation, à savoir si savoir les autorités pensent réellement à l’aspect souveraineté de la question. Mieux, selon les responsables des Aéroports du Mali, nulle part au monde, une structure du genre est privatisée.
En clair, c’est une entreprise française du nom d’Egis qui est intéressé par la concession. C’est pourquoi, les responsables feront remarquer au ministre dans une correspondance en date du 7 août dernier :« Connaissant les rapports actuels, le Mali et la France, donner en concession l’Aéroport de Bamako-Sénou à une entreprise française qui écoué à Libreville et à Abidjan, qui n’investit qu’après avoir exploité pendant une bonne période l’Aéroport concédé et qui licenciera la majeure partie du personnel national, relève d’une volonté manifeste de la part du gouvernement de transition de créer des problèmes au futur gouvernement».
Il faut préciser que c’est le ministre de l’Equipement et des Transports qui a écrit à la société Egis le 28 juin dernier que toutes les conditions sont réunies pour la concession.
L’inquiétude majeure des travailleurs est, qu’en plus des faveurs accordées à l’entreprise française Egis, ils seront nombreux à être licenciés.
A en croire les responsables du personnel, la concession concerne pour un départ l’Aéroport Bamako-Sénou et pourra s’étendre et ensuite à certains Aéroports de l’intérieur. Un danger pour la République !
Alpha M Cissé
Source: Notre Printemps