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Complémentarité entre justice formelle et traditionnelle : Plus de 90 personnes penchent sur la question à Bamako

Comment renforcer le rôle des cadis (autorités traditionnelles) sans porter préjudice sur le rôle régalien de l’Etat dans la distribution de la justice, tel est le but d’un atelier de trois jours initié par la direction nationale des Affaires Judiciaires et des Sceaux (DNAJS).

Plus de quatre-vingt-dix personnes (composées de magistrats, des acteurs de la société civile, religieux et coutumiers) venues des régions du Mali et du District de Bamako prennent part à cette rencontre dont l’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministre de la justice, Sombé Théra en présence des partenaires du pays qui accompagne cette initiative. C’était le mardi 28 août à l’hôtel Radisson Blu de Bamako.
Tout ce beau monde échange sur la nature de justice qu’il faut pour le Mali tout en prenant en compte, nos valeurs sociétales et coutumières. Il s’agit au cours des trois jours de faire la synthèse des activités menées par la DNAJS durant des mois écoulés à la recherche d’une complémentarité entre la justice formelle et celle traditionnelle.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, le directeur national des affaires judiciaires et des sceaux, Christian Idrissa Diassana a fait la genèse des actions déjà réalisées dans toutes les localités du Mali. « Il s’agit de renforcer le rôle des cadis sans porter préjudice au rôle régalien de l’Etat dans la distribution de la justice », a-t-il dit
Selon le directeur de Mali Justice Project, le Mali, de part son passé et ses traditions, a démontré qu’il recherche avant tout une paix durable à travers la cohabitation harmonieuse de son peuple, l’ouverture d’esprit et une volonté de compromis, le tout sous le couvert d’une justice équitable et transparente pour tous. Il a remercié l’ensemble des acteurs pour la tenue de cet atelier qui va permettre de développer les capacités des participants pour une meilleure distribution de la justice.
Pour le secrétaire général du ministère de la justice, Sombé Théra, le système de justice hérité de la colonisation française est à la croisée des chemins.
« Jusque-là, ce que l’opinion publique si exigeante stigmatise, c’est le comportement des hommes et l’application de la loi. Ce système de justice est à la croisée des chemins et il est temps que nous nous penchions sur un autre facteur bien plus important », a-t-il déclaré.
A en croire Sombé Théra, c’est la nature même de la norme qui est supposée régir les rapports sociaux, à savoir la loi. Cette loi est-elle la nôtre ? Est-elle compatible avec nos us et coutumes ? Est-elle toujours de bonne application ?
Pour lui, il n’est nul besoin d’être un spécialiste pour répondre à ces questions. « Depuis fort longtemps, la preuve a été administrée, parfois au prix de déchirements et de drames sociaux douloureux que la justice, telle qu’elle est présentement conçue et telle qu’elle fonctionne ne répond pas efficacement aux aspirations d’une société qui, si elle a connu certaines mutations au fil des décennies, reste profondément attachée à sa culture et à ses valeurs », a-t-il regretté.
Durant trois jours, les participants devront baliser le terrain pour une meilleure complémentarité entre la justice formelle et la justice traditionnelle au service des populations.

Daouda Konaté

Mali24

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