Le ministère de la Défense communique à travers la direction des relations publiques des armées (Dirpa). Ces derniers temps, l’on remarque que la communication attendue par le peuple concernant les activités des forces armées n’est pas à hauteur des souhaits.
Après les grosses frayeurs sur un éventuel risque d’attentat qui planerait sur Bamako et ses environs, les patrouilles ont pris possession de la rue. Chose qui a rassuré les citoyens quant à leur sécurité. Mais ce qui est déplorable, c’est de voir les responsables des patrouilles livrer les détails des opérations. Comment peut-on se mettre sur les chaînes de télévision et disserter sur les stratégies de fouilles ? Certes, d’aucuns diront que ce sont des stratégies de contre attaque…
Au lendemain des tirs de roquettes sur Gao, c’est le chef des opérations de Maliba qui a fait une sortie médiatique pour exposer les stratégies de fouilles et de patrouilles mises en œuvre pour traquer les terroristes. Le lendemain, dimanche soir, les terroristes ont lancé des obus sur la ville de Tombouctou. Trois tirs de roquettes ont visé un endroit situé près de l’aéroport de la ville. Les éléments jihadistes du MUJAO les avaient revendiqués affirmant que » les attaques « allaient se poursuivre « contre les ennemis de l’Islam « .
La question que l’on se pose dès lors est de savoir si, en rendant publique la façon dont on travaille, on ne donne pas les moyens à l’ennemi de se préparer en conséquence ? En tout cas, ces derniers temps, nous avons pu constater que l’armée veut à tout prix communiquer et finalement le fait mal. Ce que le peuple attend de l’armée est l’assurance quant à sa sécurité, pas les discours inutiles. Nous comprenons que » la grande muette » réagisse de temps en temps, mais il ne faut pas en faire trop. En effet, au sein de l’armée on ne communique pas pour communiquer. Soit, on donne la bonne information indisepensable, soit on se tait.
Ainsi, ceux en charge de la communication au lieu de faire des déclarations qui peuvent nuire aux intérêts de l’armée et donc des populations, doivent plutôt s’attarder à jouer leur rôle qui est d’assurer la cohérence des actions d’information et de relations publiques sur la politique de défense, de contribuer à l’intégration des forces armées dans la Nation, de garantir les services d’informations et des relations publiques des armées placées sous l’autorité des chefs d’Etat-major, des autres directions et services du ministère de la Défense, entre autres. Et ce, sur la base d’un schéma directeur de communication du ministère de la Défense bien élaboré.
Comme le disait l’autre » l’erreur est humaine, mais la persistance dans l’erreur est diabolique« .
Clarisse NJIKAM
SOURCE: L’Indépendant