S’il y a un point sur lequel le président IBK a raison, c’est l’incapacité de son gouvernement à informer et à communiquer. Le président l’a dit et répété à plusieurs reprises. Rien à faire.
La communication gouvernementale demeure est un véritable problème. Ça va de mal en pis car, avec l’affaire de la libération des 4 terroristes, nous avons frappé à toutes les portes pour recouper l’information. Sans succès, personne ne voulait se prononcer. Le secrétaire à la communication du Rpm, Boubacar Touré, nous a simplement dit ceci : «Nous nous réjouissons de la libération de l’otage français mais je ne souhaite pas commenter la libération des terroristes, parce que je ne connais pas les contours». Le ministre de la Communication n’était pas là et le porte-parole du gouvernement a dit n’avoir pas de parole à nous dire au nom du gouvernement. C’est le ministre de la Justice qui a alors décidé de parler, deux jours après et dans les médias étrangers, alors que le gouvernement pouvait bel et bien communiquer avec la presse nationale. Une chose est sûre, les membres du gouvernement ne nous diront pas qu’on ne les a pas contactés pour vérifier la véracité de la libération des terroristes.
17 terroristes libérés
Selon une source proche des responsables d’Aqmi, de janvier 2014 à décembre 2014, il y a 17 terroristes qui ont été libérés par le gouvernement malien. Le dernier lot, selon la même source, est composé de 4 éléments, y compris Mohamed Ali Wadoussène, le célèbre prisonnier de Bamako qui s’est évadé de la Maison centrale d’arrêt de Bamako, avant d’être arrêté et reconduit en prison. Wadoussène fait partie, selon nos sources, des ravisseurs du Français Serge Lazarevic enlevé à Hombori en 2011. La même source nous a fait savoir que le Mali n’a pas libéré gratuitement ces 17 personnes ; ce fut un échange de prisonniers.
Même si les Maliens, dans leur grande majorité, pensent que les choses ne sont pas faciles, comme on le dit partout, selon nos interlocuteurs, il y a souvent trop de discussions et de compromis à travers des intermédiaires et des personnalités. Les responsables des terroristes, pour ne pas dire nos sources, disent que le payement des rançons est obligatoire. Dans les Etats africains, ce sont le plus souvent des échanges de prisonniers qui se font. D’autant dire que le cas de Wadoussène sort de l’ordinaire.
Kassim TRAORE