Depuis 1995 qu’ils ont été expropriés de leurs terrains sous prétexte que c’est dans le domaine aéroportuaire, les déguerpis, réunis au sein d’une coordination, donnent de la voix, mais leur principal interlocuteur, le maire du district de Bamako, reste intransigeant et n’hésite à faire user de la force pour disperser leurs réunions et manifestations publics pour réclamer leurs droits.
Le courant ne passe plus entre les habitants qui ont été déguerpis de Niamakoro en 1995 et le maire du district de Bamako. Pour rappel, en 1995, la démolition, ordonnée par les autorités d’alors, a touché 4 712 maisons à Niamakoro Diallobougou, sous le prétexte que c’est une zone aéroportuaire. Depuis lors, les victimes se sont réunies pour en associations pour défendre leurs droits. Dans l’objectif de récupérer leur terre perdue, ces associations ont fusionné pour former la Coordination des associations des déguerpis de Niamakoro Diallobougou (CADN). Cette dernière est à pied d’œuvre pour que justice soit faite. Cependant, les multiples démarches entamées par la CADN auprès des autorités, notamment, dans les différents services des ministres en charge des Domaines, de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Collectivités n’ont pas jamais eu de suite favorable. Ces démarches ont touché, aussi, les présidents de la Cour suprême, de la Cour constitutionnelle et des responsables religieux. Malgré tout, le dossier n’avance pas. C’est la position ferme du maire du district de Bamako, Adama Sangaré, qui fait obstacle aux revendications des déguerpis. Il a même coupé tout contact avec les responsables de la CADN. Les différentes réunions ou AG au siège de la CADN, sis à Niamakoro Diallobougou, sont régulièrement dispersées par les forces de l’ordre sur instruction du maire du district de Bamako. Pas plus tard que le lundi dernier, la police a eu des altercations avec les militants de la CADN. Elle a été même obligée d’user de grenades lacrymogènes pour disperser la foule mobilisée au siège de la CADN. Au cours de ces altercations, un militant de la CADN, du nom de Makan Sissoko, 33 ans et menuisier de son état, a été gravement blessé. Aujourd’hui, chacun se demande à quand la fin de la brouille entre les déguerpis de Niamakoro Diallobougou et la municipalité de Bamako ?
Une brouille qui remonte à 23 ans et qui n’a pas eu de solution jusqu’ici. Dans tous les cas, les militants de la CADN affirment haut et fort que pour que leur terre soit attribuée à d’autres personnes, il faut marcher d’abord sur leur corps. Par ailleurs, en cette veille d’élection, les responsables de la CADN affirment que si cette affaire d’attribution de parcelle n’est pas résolue avant le scrutin présidentiel, qu’ils ne voteront pas pour IBK. Cela veut-il dire que Ladji Bourama ou Boua (IBK) va perdre ainsi 4 712 voix à Bamako ?
Sangho Souleymane (Correspondance particulière)
Source: Aujourd’hui mali