En communes III et IV du District de Bamako, comme ailleurs dans la capitale, le constat était amer hier dans la première partie de la journée : les électeurs n’étaient pas au rendez-vous pour ce deuxième tour des élections législatives. Du Groupe scolaire de Hamdallaye-Marché à l’école ABC de Bolibana en passant par l’école Mamadou Lamine Diarra de Djicoroni Para, l’école AB de Sébéninkoro-Marché, le constat était le même que lors du 1er tour : la très faible mobilisation des électeurs malgré la bonne organisation de ce scrutin par les autorités.
Il était 9 heures au Groupe scolaire de Hamdallaye-Marché et dans le bureau 34, il n’y avait que quatre votants. Et la présidente du bureau, Awa Coulibaly, n’espérait même pas une évolution de la situation dans la journée. « Tout le matériel électoral est en place ici. Il ne nous manque rien. Seulement, comme vous le constatez, il y a très peu d’électeurs. Et je ne pense pas si ça va évoluer après car c’était la même chose lors du premier tour », a-t-elle commenté. Dans les bureaux 36 et 59, seulement une dizaine de personnes avaient accompli tranquillement leur devoir civique. Le président du bureau 36, Adama Koné, estime que l’affluence pourrait être grande dans l’après-midi après que les gens aient pu évacuer certaines tâches familiales.
Une demie heure plus tard, nous nous sommes rendus à l’école Mamadou Lamine Diarra de Djicoroni Pari, l’un des plus gros centres de vote de la commune IV. La cour était parsemée des rares électeurs qui se sont pointés à cette heure. Cette faible mobilisation, nous l’avons constatée très vite dans le premier bureau visité. Ici, il y avait moins d’une dizaine d’électeurs qui avaient glissé leurs bulletins dans l’urne. Le président de ce bureau, Djoumé Koné, pense que cette démobilisation est due au fait que les électeurs ne connaissent pas bien le rôle des députés chez nous et encore moins les candidats qui étaient en course. A ce propos, il faut rappeler que le deuxième tour des législatives a opposé le RPM et la liste d’alliance Yéléma/Adema-PASJ en Commune IV.
Il était 11 heures passées à l’école AB de Sébénikoro marché, l’affluence y était encore très timide. Dans les bureaux de vote, notamment ceux installés sous les tentes, les électeurs arrivaient au compte-gouttes. Visiblement, les agents de ces bureaux s’ennuyaient car ils devaient attendre parfois 10 à 15 minutes pour voir arriver un votant. Dans ce centre de Sébéninkoro, toutes les attentions étaient portées sur le bureau 1 où le couple présidentiel vote. Le président du bureau, Boua Kouyaté, faisait un peu de ménage avant l’arrivée des électeurs de marque. « C’est toujours un grand plaisir pour moi de recevoir le président de la République et son épouse dans mon bureau. C’est l’occasion pour moi de serrer leurs mains. C’est un grand moment de communion dont on va se souvenir pour toujours », a-t-il dit avec fierté.
En Commune III où l’Adema est opposée au RPM à ce deuxième tour des législatives, il n’y avait pas du tout de bousculades dans les centres de vote. Nous l’avons pu le constater à l’école ABC de Bolibana. « Il ne faut pas s’attendre à une mobilisation des électeurs. Je pense que ça sera encore plus faible que lors du premier tour car il ne reste que deux candidats et ceux qui ont été éliminés au premier tour ne feront plus d’effort pour mobiliser leurs militants », a expliqué un agent électoral. Par contre un jeune militant d’un parti politique était très optimiste sur la question de participation. « Nous sommes en train de faire le porte-à-porte pour mobiliser nos électeurs. Vous allez voir que ça va changer dans les heures qui viennent. Je ne me fais aucun souci par rapport à ça », a-t-il assuré.
En tout cas ce qui est sûr, après l’ouverture des bureaux de vote et les heures qui ont suivi, les électeurs n’étaient pas au rendez-vous. L’on aura toujours le temps de disserter sur les raisons de la désaffection des urnes par les électeurs.
M. KEITA