Un ancien Ministre de l’agriculture du premier président du Mali indépendant, du nom de Salah Niaré est entrain de croiser avec les chefs locaux des villages de Samanko et de Mamaribougou, dans la commune rurale du Mandé, cercle de Kati. Qu’est ce qui s’est passé pour en arriver là ? Face à cette interrogation, le mandataire des deux chefs de villages, à savoir Aly Badra Camara, a rencontré la Presse. Le but était d’expliquer aux medias le fond du conflit, un litige qui risque bientôt d’être porté devant les juridictions maliennes si l’Etat n’intervenait pas.
De quoi s’agit-il ?
Selon Aly Camara, les faits remontent à une vingtaine d’années, date à laquelle les populations de Sébé ont été sommées, par le gouvernement malien, de quitter la forêt classée qu’elles habitaient. Cependant, le gouvernement c’est contenté d’ordonner l’expulsion des occupants sans leur montrer le moindre endroit pour leur recasement. C’est ainsi que les occupants et certaines bonnes volontés ont approché les chefs de villages de Samanko et de Mamaribougou, pour pouvoir les recaser sur une partie de leur terre.
Alors, il se trouvait que depuis quelques années, l’espace prêté par les villages de Samanko et Mamaribougou au doyen Salah Niaré pour en faire un champ, restaient désespérément sous exploité. C’est alors que, clarifie le conférencier, il a été personnellement mandaté par les chefs de villages de Samanko et de Mamaribougou, afin qu’il trouve les moyens de morceler cet espace prêté au ministre Niaré, du reste leur propriété foncière coutumière, et d’en affecter une partie aux habitants de Sébé, sous la menace d’une décision d’expulsion du gouvernement de la forêt classique (leur lieu de résidence).
Aly Badra Camara ajoute que les chefs de villages ont sollicité de Mr Salah Niaré, dans deux correspondances en date du 19 avril et du 28 avril 2017, d’accepter de céder l’espace inexploité aux populations de Sébé. Les deux chefs de villages ont d’ailleurs évoqué dans leur correspondance que sur la vingtaine d’hectares de superficie mise à sa disposition, seulement 3 sont exploités par le ministre Salah Niaré. Ils révèlent surtout que de nos jours l’espace inexploité constitue un nid des bandits de tout bord. Et que courant 2016, plusieurs attaques des bandits ont lieu sur l’endroit inexploité avec un cas de mort et 3 cas de viols.
Avec les attaques terroristes survenus récemment et le démantèlement de caches d’armes des djihadistes dans la localité, les conseils des deux villages ont mandaté les chefs de village de rencontrer le doyen Salah Niaré.
L’orateur fera savoir que n’ayant reçu aucune réponse de la part de Salah Niaré, les chefs de villages lui ont alors chargé de procéder au morcèlement et d’affecter certaines parcelles aux habitants de Sébé, tout en respectant le droit du doyen Salah sur les 9 hectares qui lui sont promis. De même, il est prévu dans le schéma d’urbanisation des lieux de construire une école, un marché, une moquée, un hôpital, un espace de sport ou de distraction.
Donc c’est après le morcellement que les 46 familles de Sébé ont été conviées de prendre possession de leur nouveau lieu de résidence. Mais ils ont été surpris de voir que cela n’est pas l’avis de tout le monde car ils se sont heurtés à des résistances de la part de certains individus mal intentionnés qui disent intervenir pour le compte de la préfecture de Kati et au nom de Salah Niaré.
Camara estime que c’est à l’Etat du Mali d’intervenir pour aider ces deux villages à s’installer. Il a demandé que ce dossier d’intérêt national soit porté au plus haut iveau pour que justice soit dite.
B BOUARE
Par Delta News