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Communale du 20 novembre : Un scrutin mal organisé et ensanglanté

Lors des communales de 2016, le sang a coulé. Il y a au moins 9 morts, avant, pendant et après le vote. Les Maliens avaient beaucoup de doute à propos de l’organisation du scrutin du dimanche 20 novembre 2016. Il a été très mal organisé dans les localités où il a pu se tenir.

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À Bamako et environs, les électeurs n’étaient au désarroi. À l’école du camp de Baguinéda, sur les 8 bureaux de vote, la majeure partie des électeurs n’avait pas leurs noms devant les bureaux. Alors que certains affirmaient, lors de la présidentielle et des législatives, avoir pu accomplir leur devoir civique dans ces mêmes bureaux. La même situation se produisait à l’école fondamentale de Missira, où des milliers de femmes n’ont pu voter.

En plus des difficultés dans les affichages des listes, les ordinateurs des agents de la DGE, qui devraient faciliter la localisation des bureaux de vote, ne marchaient pas souvent. Il y avait, dit-on, des problèmes de connexion par endroit. Les premiers électeurs de Moribabougou ont été obligés d’attendre pendant 3 heures avant de pouvoir voter à cause des machines de la DGE. Même les numéros affectés par les deux opérateurs de téléphonie ne fonctionnaient pas dans certaines zones comme Sangarébougou et Kalabanbougou dans la commune du Mandé. À tout cela, il faut ajouter le changement de loi, qui a créé la confusion dans la tête de beaucoup de candidats. Car la loi électorale n’a rien à voir avec la loi sur le code des collectivités qui définit la répartition du nombre de siège après le vote.

Pendant toute la journée, les électeurs étaient laissés à eux-mêmes, sans aucune assistance de l’administration. De façon générale, à Bamako et alentours, les électeurs se sont rendus aux urnes. Tout de même, un constat général se dégage : dans les centres électoraux, il y avait un manque de matériel presque partout. On notait aussi,  entre autres, l’absence de la loi électorale, des feuilles de dépouillement, des fiches de remplissage et bien d’autres. L’affluence était morose dans les bureaux de vote jusqu’à midi, mais elle s’est considérablement améliorée dans l’après-midi où des rangs étaient perceptibles devant certains bureaux de vote. En outre, plusieurs électeurs étaient confrontés à l’identification de leurs bureaux de vote.

Scrutin ensanglanté

Dans le cadre de l’organisation des communales, la tête de liste Adéma de Nara, traumatisée par des bandits armés, est décédée sous le coup de la peur. Son équipe de campagne a été dépouillée par des bandits armés à la sortie de la forêt de Wagadou. À Douentza, un candidat PSP a perdu la vie, tout comme l’ami du député URD Amadou Touré de la même localité. Les bandits, qui cherchaient le député lui-même, sont partis déposer le corps de son ami devant son domicile. En pleine réunion de préparation des communales, le 17 novembre 2016, des bandits à moto ont ouvert le feu causant la mort d’un jeune à Koro. Le jeune homme participait à une réunion chez le maire de Dinagourou. Il y a eu aussi deux blessés dans la même attaque.

À la veille du scrutin, le samedi 19 novembre 2016, dans la commune de Djounguani (Mopti/ Koro), la tête de liste du PRVM a été enlevée vers  06 heures du matin. Saibou Bary, c’est son nom, a été conduit à une destination inconnue, après que des hommes eurent brûlé sa voiture. M. Barry, natif de M’Bana, Peulh, est tête de liste PRVM Fasoko de la commune de Djounguani. Le PRVM «condamne fermement cet acte crapuleux et exige des mesures énergiques pour retrouver les auteurs de cet enlèvement digne d’une autre époque. Le bureau politique national du PRVM Fasoko invite ses militants et l’ensemble de la classe politique à l’unité et à la vigilance pour mettre fin à l’insécurité sous toutes ses formes».

Pendant la journée du dimanche et même avant, du matériel électoral a été enlevé, brûlé et saccagé dans la région de Tombouctou, de Gao et Mopti. Les bandits armés ont mis en garde toute personne qui participerait à ces élections communales. À Kidal, où le vote n’était même pas prévu, il y a eu des manifestations au cours de laquelle des manifestants ont brûlé le drapeau malien, en signe de protestation contre la tenue des communales de novembre 2016.

De retour de Tombouctou, 5 Maliens ont été tués. Un peu plus tôt, des éléments de l’armée sont tombés dans une embuscade, à Inadjafane, à 200 km de Gourma-Rhaouss. Plusieurs personnes contactées disent que des combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) étaient hostiles à l’organisation du scrutin avant la mise en place des autorités intérimaires. Par ailleurs, dans la nuit de dimanche à lundi, des jihadistes présumés ont pris un moment le contrôle de la localité de Dilli (nord), près de la frontière mauritanienne, a indiqué le maire de Nara, à 370 km au nord de la capitale, Bamako.

Kassim TRAORE

Source: Le Reporter

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