Pour commémorer la journée panafricaine des femmes, les membres de l’association des femmes pour le développement de Korofina ont animé, le samedi dernier, une rencontre d’échange entre elles. Animé par Oumou Diarra dite ‘’Diéma’’, l’évènement présidé par Ramata Sall, présidente de l’association, avait pour but de sensibiliser les participantes par rapport à certains comportements d’aujourd’hui. Une occasion saisie par l’association de s’engager pour l’assainissement et la valorisation de nos cultures.
Des tontines « inutiles », des uniformes de femmes pour les baptêmes et les mariages, voire des dépenses à assurer dans le quotidien. Voici autant de comportements auxquels bon nombre de Bamakoises se livrent. Des comportements qui sont parfois tributaires des petites querelles dans les foyers. À cela s’ajoute l’abandon de l’éducation des filles par les mamans. Voici autant de sujets qui ont fait l’objet d’échanges et de sensibilisation entre les membres de l’association des femmes pour le développement de Korofina, et l’animatrice Oumou Diarra alias ‘’Diéma’’. A cet effet, Mme Ramata Sall, présidente de l’association a, dès sa prise de parole, situé la rencontre dans son contexte : « La cérémonie qui nous réunit ce samedi rentre dans le cadre de la commémoration de la journée panafricaine des femmes, dont le thème est : femmes et filières porteuses soutenues par la diaspora ».Cette association a, selon elle, pour mission de lutter contre la saleté au sein de la commune I. « Nous n’avons pas de soutien, les femmes de l’association collectent elles-mêmes de l’argent. Avec cet argent, indique-t-elle, nous faisons appel aux jeunes pour le curage des caniveaux et l’évacuation des déchets dans les différents quartiers de la commune ».
Aux participants, le message de la dame demeurait celui-ci : « J’invite toutes les associations de la commune à se donner la main pour le développement de notre commune. Nous devons lutter pour l’assainissement. Parce que la saleté est source des maladies, donc l’assainissement est l’affaire de tous ; hommes et femmes ».Elle trouve que l’une des missions assignées à l’association est la valorisation de nos cultures d’antan. C’est pour cette raison, énonce-t-elle, que le projet appelé « Toulouma » initié par les femmes de l’association reste en cours .Ce projet consiste à former les nouveaux mariés avant le mariage, leur expliquant comment les époux doivent se comporter dans un foyer. Une initiative qui vise à « minimiser le taux de divorces dans le pays », a-t-elle indiqué. Pour montrer combien une telle rencontre est utile, Ramata Sall confiera que le citoyen lambda du pays a, plus que jamais, besoin d’être sensibilisé pour un changement de comportement, par rapport à l’éducation des filles et à l’assainissement. Et de finir par plaider pour plus d’aide de la mairie, des autorités, et des personnes de bonne volonté afin de soutenir l’idéologie associative. « Via cette rencontre, il s’agissait aussi d’expliquer comment les personnes censées se marier doivent se comporter. Le Mali est un pays de culture, et il y avait, auparavant, des choses à faire avant tout mariage », souligne la conférencière Diarra. Comme l’idéal requis était d’aborder certaines pratiques des femmes d’aujourd’hui, l’animatrice Oumou Diarra dite ‘’Diema’’ s’oppose à ces nombreux uniformes que les femmes font pour les mariages et les baptêmes. Des comportements qui sont parfois sources de mésententes dans nos foyers. Ainsi, les femmes doivent comprendre que le temps peut être dur pour homme de pouvoir supporter toutes ces charges, a-t-elle dit, déplorant le manque d’éducation des filles par les mères. « On n’apprend rien à ces filles laissées à elles-mêmes. Certaines ne savent ni préparer à manger, ni se comporter devant les parents de leur mari ».Montrant que les femmes sont en partie responsables de cela, elle leur appelle à se donner la main pour la construction des foyers, l‘éducation des filles, et l’assainissement de la ville. Le représentant du maire, Antimbé Ouologuem, a remercié et félicité les initiateurs, et les membres de l’association ont promis de s’engager pour plus d’assainissement de la commune et la valorisation de nos cultures d’antan, en matière d’éducation des filles.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS