Me Soyata Maïga est la candidate du Mali aux élections des membres du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, un organe composé d’experts indépendants qui surveille la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef). Aujourd’hui, elle bénéficie du soutien des plus hautes autorités et de nombreux mouvements associatifs.
Le Mali aura bel et bien une candidate aux prochaines élections des membres du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Le choix s’est porté sur une battante, qui a déjà fait ses preuves dans la défense des droits de l’Homme. Il s’agit de Me Soyata Maïga, présidente sortante de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples de l’Union africaine, récemment présidente du Jury d’honneur de la 24e édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID).
L’unique candidate du Mali a le soutien des plus hautes autorités et plusieurs associations œuvrant dans les domaines de la défense des droits de la femme et de l’enfant. Comme c’est le cas de l’ONU-Femmes/Mali, fière de soutenir cette candidature à laquelle elle souhaite bonne chance dans la lutte pour la promotion des droits des femmes au Mali et dans le monde.
Notons que le Comité pour l’élimination de la discrimination est un organe composé d’experts indépendants qui surveille la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef). Le Mali a signé et ratifié cette Convention, qui demeure le document le plus important sur les droits des femmes dans le droit international.
Native de Kidal, Me Soyata Maïga est une référence compte tenu de son statut : avocate, militante des droits des femmes au Mali et en Afrique. Son parcours est impressionnant et prouve un engagement fort auprès des filles et femmes du continent. Entre autres, elle a été magistrat pendant 15 ans. En février 1992, elle rejoint le Barreau du Mali pour se consacrer à la défense des droits de l’Homme. De 2007 à 2015, elle a été Rapporteure spéciale sur les droits de la femme en Afrique auprès de la Commission africaine des droits de l’Homme.
Titulaire d’un diplôme de magistrat obtenu à l’Ecole de la magistrature de Paris (section Internationale) de 1977-1979, Me Soyata Maïga est détentrice aussi d’une maitrise en droit privé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Mali où elle est sortie major de la promotion (1972-1976), filière sciences juridiques. Sans oublier de nombreux certificats et attestations.
Après avoir effectué son stage au Tribunal de grande instance de Paris, Me Soyata Maïga a exercé les fonctions de magistrat pendant plusieurs années. Elle a occupé plusieurs postes de responsabilités en tant que substitut du procureur de Bamako, présidente du Tribunal de première instance de la Commune II et présidente de la Chambre d’accusation près la Cour d’appel du Mali.
C’est en février 1992 qu’elle a décidé de rejoindre le Barreau du Mali afin de se consacrer à la défense des droits de l’Homme. Du coup, elle s’est spécialisée dans le domaine du droit de la famille et en formation sur les mécanismes et instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits des femmes et des enfants.
Me Soyata Maïga a été membre du Conseil de l’Ordre des avocats du Mali. Elle fut aussi formatrice à l’Institut national de formation des magistrats du Mali. Elle a été également experte- consultante auprès de la Primature sur la réforme du droit de la famille. En tant que membre du Comité de pilotage sur la réforme, elle a pris part à la rédaction du projet de Code des personnes et de la famille du Mali.
Me Maïga a été consultante principale ou associée auprès des agences et organismes. Il s’agit de l’Agence de la coopération canadienne au Mali pour le Projet décennal de développement de la justice (Prodej) en tant qu’experte associée à l’élaboration du premier Rapport sur l’état de la justice au Mali et du Projet canadien “Droits et citoyenneté des femmes” qui couvre huit pays de l’Afrique de l’Ouest.
Elue en 2007 en qualité de membre de la Commission africaine des droits de l’Homme (CADHP) puis réélue en 2013, Me Soyata a occupé plusieurs postes. Elle fut présidente de la CADHP de 2017 à 2019, vice-présidente de 2015-2017 et Rapporteure spéciale sur les droits de la femme en Afrique de 2007 à 2015.
Notons que Me Soyata est membre de plusieurs mouvements associatifs : fondatrice de l’Association des femmes juristes du Mali, membre de la Fédération internationale des femmes de carrières juridiques, membre de la Fédération des juristes africaines, membre du conseil d’administration de Femmes Africa Solidarité, membre du comité de sélection du Gender Award de la campagne : “Le Genre est mon agenda”. Elle fut aussi présidente du conseil d’administration de Media Foundation for West Africa et membre du conseil d’administration du Centre international sur les droits de la personne (Droits et Démocratie) du Canada.
Elle est membre fondatrice de la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (Cafo) dont elle a rédigé les statuts et autres actes. Cela en tant que consultante auprès de l’ambassade des Pays-Bas au Mali.
Des prix et des distinctions
Chevalier de l’Ordre national du Mali depuis février 2015 et commandeur de l’Ordre national du Mali en septembre 2019, Me Soyata Maïga a été récompensée par plusieurs prix et distinctions. Il s’agit du prix de la Femme africaine pionnière, en reconnaissance de la vision, du leadership et de l’engagement à faire progresser le statut des femmes africaines, du prix spécial du Jury de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits, en tant que membre du conseil d’administration de Femmes Africa Solidarité, en 2013 à Paris, en France, du prix Aoua Keïta décerné par l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes, en juillet 2008.
Sans oublier le trophée Award, décerné par le Réseau panafricain de défenseurs des droits humains de la Corne et de l’Est de l’Afrique et le Pan-African Defender, en Tanzanie en juin 2019, le Certificat de mérite décerné par le Parlement panafricain de l’Union africaine en reconnaissance des efforts en faveur des droits des femmes africaines, en Afrique du Sud en 2018 et le titre de Pionnière décerné par la Fédération des juristes africaines en reconnaissance de l’engagement pour la promotion des relations de genre égalitaires et la protection des droits des femmes et des enfants depuis mars 2005.
Me Soyata Maïga a été distinguée par le prix “Women Pionner Award”, décerné par l’Organisation panafricaine des femmes (OPF) et la Campagne Gimac à l’occasion de l’Année des droits de l’Homme avec un accent particulier sur les droits des femmes. Cela en récompense du leadership, de l’innovation et de l’engagement en faveur de l’amélioration du statut de la femme, en janvier 2017.
El Hadj A.B. HAIDARA
Mes engagements en faveur des droits en sept points
Mes engagements en faveur des droits des droits des femmes découlent de mon profond attachement aux idéaux des droits de l’Homme et aux principes d’égalité, de justice et de non-discrimination.
Si je suis élue au Comité Cedef, je m’engage à :
– Apporter mon expertise et la contribution de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples à la promotion et à la protection des droits des femmes et des filles;
– Enrichir les réflexions et recommandations du Comité Cedef en rapportant les nombreuses initiatives et bonnes pratiques de l’Union africaine, des communautés économiques régionales et des Etats africains mises en œuvre, depuis l’entrée en vigueur du Protocole de Maputo ;
– Rapporter les défis persistants et émergeants qui constituent des contraintes à la protection effective des droits des femmes et des adolescentes en Afrique ;
– Relever le niveau de collaboration entre le Comité Cedef et les organisations féminines africaines autour de la connaissance de son mandat, de ses compétences et de ses modes de saisine dans le domaine de la lutte contre la discrimination et les autres formes de violences à l’égard des femmes ;
– Susciter un engagement plus fort des institutions nationales des droits de l’Homme en faveur de la mise en œuvre effective des observations finales et des recommandations générales du Comité Cedef par les Etats-parties africains ;
– Alimenter et renforcer les débats au sein de la Plateforme des mécanismes des Nations unies et africains qui travaillent sur les droits des femmes et à créer des synergies fortes et pérennes avec les associations ONG féminines africaines autour de l’appropriation et de l’utilisation de la procédure d’enquête instituée par le Protocole facultatif de la Cedef ;
– Favoriser un partenariat stratégique entre l’agenda international et continental sur les droits des femmes, à travers une coopération formalisée entre le Comité Cedef et le Gimac “Le Genre est mon Agenda”.
Merci pour votre soutien !