Le Mali appartient à tous. Il est notre patrimoine propre, l’expression de nos luttes pour la démocratie, pour l’indépendance, et pour la souveraineté. Chaque Malien dans ses actes, ses pensées, ses sentiments, et même dans ses oppositions, doit apporter quelque chose à sa dynamique. Il (le Mali) appartient donc à tous, et nulle n’a le droit de le confisquer, de le ramener à lui tout seul ou de le rejeter dans l’oubliette.
Certes comme tout bouleversement historique, l’avènement de la démocratie au Mali, a eu ses précurseurs, ses agitateurs, et son avant- garde, mais cela n’exclut en aucune manière la paternité du seul acteur véritable, le peuple malien.
L’héritage démocratique ne peut être revendiqué par qui que ce soit contre qui que ce soit. Il explique le passé, et doit le réconcilier avec le présent, car un peuple n’est grand qu’en assumant sa responsabilité quelle que soit l’opinion : bonne ou mauvaise qu’on puisse en avoir.
L’histoire de notre pays est un enseignement. Elle nous montre le destin du peuple malien dans sa volonté d’émancipation vers le progrès, sa lutte courageuse, ses succès, ses échecs, et les contradictions de toute nature, politiques, sociales ainsi que les limites imposées par la réalité.
De notre point de vue, il faut appeler les choses par leur nom. L’élection du Président IBK a été possible grâce au soutien du peuple malien dans sa grande majorité afin que ce dernier puisse «rendre au Mali sa grandeur et son honneur».
Cette élection démocratique qui a porté au pouvoir l’actuel Président se résumait en deux points majeurs :
- Le renforcement de la démocratie, et les institutions de la République ;
- la restauration de l’autorité de l’Etat, et de l’état de droit.
Aujourd’hui, il est clair pour tout le monde que cette démocratie s’est réduite à la peau de chagrin. Ainsi, force est de constater que depuis son arrivée au pouvoir, le Président IBK s’est révélé au grand jour dans l’incapacité non seulement à tenir ses promesses électorales, mais aussi les pratiques anciennes qui ont caractérisé «l’ancien régime» sont de retour sous sa forme la plus brutale et violente.
Fort de ce constat, il est plus que jamais nécessaire de renforcer la vigilance citoyenne par des actions républicaines et patriotiques en disant NON au projet de réforme constitutionnelle amorcé par le régime actuel dans le seul but d’instaurer «une monarchie républicaine» dont les conséquences se poseront avec acuité sur l’évolution démocratique de notre pays.
Ce projet de réforme constitutionnelle n’est pas et ne doit pas être la priorité d’un pays en crise politique et sécuritaire malgré «la politique du tape-à-l’œil» que le Gouvernement tente de faire passer afin de donner l’image d’un pays stable et uni.
De plus certains passages de ce projet de réforme vont tout simplement ravir au peuple malien le peu de souveraineté qui lui reste et préparer ainsi «le coup d’Etat permanent» contre le peuple malien, et le tripatouillage électoral et qui plus est dans la légalité si ce projet arrive à voir le jour.
Le COLLECTIF TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION, lance un appel général à tous les patriotes de l’intérieur et de l’extérieur, aux travailleurs, aux ouvriers, aux paysans, aux associations démocratiques, aux mouvements sociaux de «base», aux intellectuels, aux hommes et aux femmes de s’unir pour barrer la route à ce projet de réforme dont la mise en œuvre est le dernier souci du peuple malien car les vrais problèmes du pays se trouvent ailleurs tels que la santé, l’éducation, la justice, l’emploi des jeunes, la cherté de la vie, la sécurité, la paix le renforcement de l’armée malienne, etc.
Dans les jours à venir, le Collectif entamera une série d’action pour informer l’opinion publique nationale et internationale sur les méfaits de ce projet de réforme constitutionnelle dont le Mali n’a rien à faire en ce moment à part ses initiateurs qui ne songent qu’à leur intérêt mercantile et clanique au détriment de l’ensemble des Maliens.
Tahirou Bah Président BP : 2190, Rue 355, Porte 06 Kalaban Coura ACI
Tél. : 76- 43- 94- 12/ 20- 72- 78- 08
Bamako- Mali
Bamako, le 15 février 2017