En citant le Mali parmi les pays où le terrorisme fait ravage, le ministre de la Défense de l’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed Bin Salman, indique à quel point son pays observe la situation de notre pays. Reste à savoir si cela constituera le début d’un engagement formel du royaume chérifien dans la lutte contre les groupes islamistes opérant au Mali dont certains sont affiliés à l’organisation Etat islamique. Le salut viendra-t-il du pays qui a chassé l’ancien agent consulaire du Mali à Djeddah ?
L’Arabie saoudite vient en tout cas de prendre la tête d’une coalition internationale qui va engager des actions militaires contre l’organisation Etat islamique, mais pas seulement. C’est en annonçant hier à la presse la naissance de cette coalition de 34 pays musulmans que le ministre saoudien de la Défense a cité le Mali parmi les pays où les terroristes doivent être combattus par un engagement plus ferme.
Le royaume chérifien est un partenaire de choix pour le Mali, mais l’engagement de ce pays dans la lutte contre les terroristes n’a pas été à la hauteur des moyens dont ce pays dispose sur le plan militaire. Rien que pour les renseignements, l’Arabie saoudite peut être un atout important, elle qui a expulsé l’ancien agent du consulat du Mali à Djedda, Iyad Ag Ghali, au début de la radicalisation de ce dernier.
Autre apport que les Maliens peuvent attendre de l’Arabie saoudite est une contribution militaire à la mission onusienne dont les effectifs sont appelés à s’élargir. Sur ce plan, l’espoir pourrait venir de la coalition internationale qui compte des pays comme le Sénégal, l’Egypte et bien d’autres ayant des forces en réserve.
Le terrain africain est en tout cas un passage obligé pour cette coalition dont l’objectif est de combattre l’organisation Etat Islamique. La Libye qui passe pour une pépinière de combattants de Daesh est forcément une cible potentielle de la coalition dont certains membres sont des voisins directs de ce pays en guerre depuis l’éclatement de la révolte contre l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.
La pacification de la Libye sera un progrès pour la stabilité du nord du Mali que les terroristes joignent facilement. D’ailleurs, tout le malheur du Mali est parti de la guerre libyenne avec le reflux de combattants accueillis avec armes et bagages par les autorités maliennes sous l’ancien président ATT.
Ces mouvements d’hommes armés continuent de nos jours à alimenter les groupes islamistes responsables de nombreux attentats. Le dernier acte terroriste en date au Mali est l’attaque contre un poste de sécurité dans la localité de Niono, au sud du pays.
Soumaila T. Diarra
Source: Lerepublicainmali