La question de la délocalisation de l’Institut national des Arts (Ina) ne finit pas de susciter des questionnements au Conseil national de Transition (CNT). Après le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo le 25 novembre, son collègue de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Bréhima Kaména, a répondu hier aux questions orales sur le même sujet.
Au cours du grand oral d’hier, deux ministres étaient face aux membres du CNT. Le ministre Andogoly Guindo a été le premier à répondre aux questions orales de Magma Gabriel Konaté sur la participation du département de la Culture à la composition du panel des hautes personnalités et de la commission d’organisation des Assises nationales de la Refondation (ANR).
Le membre du CNT voulait aussi savoir si le département envisage la mise en place d’un organe unique autonome fédérant tous les secteurs de la culture et l’état d’avancement du dossier du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté.
En réponse, le ministre Andogoly Guindo a indiqué qu’une liste d’hommes de culture et d’associations culturelles a été proposée par son département. Et ces personnalités ont pris part à l’atelier de validation des termes de référence des ANR. Par rapport à la création d’un organe unique qui va fédérer tous les acteurs de la culture, le ministre Guindo a rappelé que depuis 2011, une ébauche existe dans ce sens.
Toutefois, il dira qu’à cette date, il était proposé la création d’une Chambre nationale des arts et de la culture. Mais la nouvelle dénomination proposée est celle d’un Conseil national des arts et de la culture dont les projets de textes seront inscrits au Programme de travail gouvernemental du 1er semestre 2022.
Sur le dossier du Conservatoire des arts et métiers multimédia, le ministre Guindo a rappelé qu’il a été créé en 2003 pour la formation des cadres supérieurs dans le domaine des arts, de la culture et des multimédias.
Mais après 15 ans d’expérience, des insuffisances et lacunes ont été relevées dans son fonctionnement. Et en vue d’y apporter des solutions, il a été envisagé une relecture des textes relatifs à sa création, à son organisation et à son fonctionnement. Selon le ministre, le dossier a fait l’objet d’une communication verbale en conseil des ministres le 5 octobre 2021. Avant d’être transmis au secrétariat général du gouvernement qui va saisir le CNT.
Pour sa part, le ministre Bréhima Kaména répondait aux questions de Rahamata Diaouré sur l’état d’exécution de la convention signée le 6 novembre 2019 entre les ministères de la Culture, des Domaines et des Affaires foncières et de l’Urbanisme relative à la gestion des travaux de construction des nouveaux locaux de l’Ina et du Grand théâtre de Bamako.
Rahamata Diaouré voulait avoir des éclaircissements sur la structure qui a évalué le site actuel de l’Ina à 2,051 milliards de Fcfa, la personne à qui appartient le terrain situé dans la zone aéroportuaire, mais aussi les mécanismes, décisions et mesures conservatoires qui peuvent être utilisées pour annuler la cession éventuelle du site actuel de l’Ina.
En réponse, le ministre Bréhima Kaména a souligné que les travaux de construction de l’Ina sont en cours et sont exécutés à environ 50%. Selon lui, le terrain alloué à ce projet n’a pas encore été mis à disposition car il a trouvé une série de péripéties autour de ce dossier.
Bréhima Kaména a fait savoir que c’est la Direction nationale du Cadastre qui a évalué la valeur de l’actuel Ina sur demande du ministre de la Culture de l’époque. Il a précisé que le terrain de l’Ina délocalisé appartient à l’Etat du Mali.
Avant de souligner que l’Etat peut procéder à la résiliation unilatérale de la convention signée avec WAD Motors. Toutefois, il précise que cela ouvrira la voie au remboursement de tous les frais exposés et au payement de dommages et intérêts pour ladite société.
En plus des questions orales, deux projets de loi ont été adoptés au cours de la séance plénière d’hier présidée par le 1er vice-président du CNT, Assarid Ag Imbarcaouane. Il s’agit du projet de loi autorisant la ratification de l’accord de financement signé à Bamako le 21 septembre 2021 entre le gouvernement et l’Association internationale de développement (IDA) relatif au projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps II).
Mais également du projet de loi autorisant la ratification de l’accord du deuxième financement additionnel signé à Bamako le 1er octobre 2021 entre le gouvernement et l’Association internationale de développement (IDA) relatif au projet d’intervention d’urgence Mali Covid-19 et amendement à l’accord de financement initial.
Le premier projet de loi défendu par le ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Elevage et de la Pêche, Youba Ba, a été adopté à l’unanimité par 95 voix pour 0 contre et 0 abstention. De même que le second défendu par la ministre de la Santé et du Développement social, Diéminatou Sangaré, adopté à l’unanimité par 97 voix, 0 contre et 0 abstention.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR