Elu président du CNT, le 5 décembre, avec 111/121 voix pour, Malick Diaw, a pris fonction, le 12 décembre 2020, à la faveur de la session inaugurale essentiellement consacrée au règlement intérieur du conseil. C’était le baptême du feu d’un colonel qui s’est trouvé par la force des choses sur le terrain politique. Habitué à donner des ordres, le colonel a pris tout le monde de cours, en imposant son style dans un rythme sans rupture et un timing parfaitement maîtrisé lors des débats. Pendant près de 6 heures d’horloge de plénière, il est resté droit dans ses bottes de président et n’a flanché à aucun moment. Devant les agitations, il est resté serein sans jamais être pris en défaut sur ses instincts martiaux apparents. Autant dire que Malick Diaw a bien endossé le costume de président du CNT. Un examen de passage mieux réussi dans sa forme que pour certains de ses prédécesseurs un perchoir.
Vers une indemnisation des ex-députés
On en parle de plus en plus et avec beaucoup d’insistance dans les salons feutrés de la capitale. Déchus aussitôt après leur élection, les députés de la 6 eme législature pourraient ne pas sortir bredouille du coup d’arrêt infligé par le putsch du 18 août. De source bien introduite, en effet, les autorités de la transition se trouvent dans meilleures dispositions pour envisager une réparation du tort qui leur a été causé. Il nous revient, de même source, en tout cas, que les proportions et modalités de cette compensation en gestation sont l’objet de négociations très poussées entre le directoire sortant de l’hémicycle et les nouveaux pouvoirs apparemment très sensible à la tragédie des malheureux élus. En plus d’avoir dépensé individuellement des millions de nos francs par endettement pour certains, beaucoup d’entre eux ont dû contracter des prêts supplémentaires pour les besoins de leur installation aussitôt avortée. Ils ont été notamment démarchés par les banques elles-mêmes et se sont engagées pour des échéances étalées sur le long terme difficiles à honorer sans compensation de l’Etat. Seulement voilà : il y a de s’interroger sur les députés détenteurs de sièges litigieux et sur lesquels l’équivoque a persisté jusqu’à la dissolution de la législature.
9 conseillers et 8 chargés de mission pour un seul ministère
Sous l’égide du nouveau ministre Dionkè Diarra, le département des domaines entre dans l’histoire en battant tous les records en personnels de cabinet. On y compte en effet près d’une dizaine de conseillers et presqu’autant de chargés de mission dont la nomination est intervenue à la vitesse de la lumière. Les proportions commencent à faire jaser puisqu’aucun département ministériel n’a jamais disposé d’autant de ressources humaines pour le fonctionnement de son cabinet.
De quoi s’interroger sur les motivations qui se cachent derrière la démarche du ministre Djonkè Diarra et qui ne sauraient s’expliquer par la seule fusion des secteurs du foncier et de l’habitat. En revanche, ses conséquences budgétaires sont sans équivoques et interviennent à contre-courant de la tendance réductrice des charges de l’Etat du reste prescrite dans les conclusions du Dialogue national inclusif.
Rassemblées par la Rédaction