Le président IBK est une personne attachante qui sait mettre à l’aise et qui sait bien vivre selon ses proches. D’autres pensent qu’il est fort dans la manipulation camouflée, il a le don de t’offrir une amitié intense pour mieux t’utiliser. Mais tous sont d’accord que le président plébiscité en 2013 par les Maliens est tout sauf un gros travailleur. Comment les Maliens sont arrivés à porter, en pleine crise, un pacha au pouvoir ?
Transformation et Emergence
Il est fort, IBK, il sait ce qu’il veut, il sait dissimuler et il est tenace quand il cherche. Il ne recule devant rien, surtout manipule comme il veut les populations. Personne au Mali ne peut réellement dire le parcours scolaire de ce bien habile utilisateur de la langue de Molière, les Français même disent qu’il parle comme un livre, il a su l’utiliser à son avantage, a su noyauter avec la bonne parole dans sa jeunesse pour gravir des échelles, se faire des amitiés, et en bon Malinké bien intelligent, il les a bien conservées.
IBK a toujours su surfer sur la vague pour se faire entretenir, ce monsieur sait marcher sur l’eau, s’il pense que c’est nécessaire pour atteindre son objectif. Les Maliens l’ont découvert brusquement en février 1994 quand le président Alpha O. Konaré l’a nommé Premier ministre, pourtant ce monsieur retourné au Mali en 1986 et membre non influent de l’Adéma-Pasj n’était pas bien connu, malgré le fait qu’il ait été directeur adjoint de la campagne du président, conseiller diplomatique, porte-parole du président, ambassadeur et quelques mois chef de la diplomatie malienne.
Mais il avait charmé son alentour immédiat, par sa maîtrise du français et par ses relations dans l’hexagone. Il avait vite compris que ceux qui venaient de prendre le pouvoir au Mali suite à la chute du général Moussa Traoré n’avaient pas de réseaux en France, et lui en avait, parce qu’il avait su garder des amitiés pendant sa longue vie dans le milieu estudiantin en France. Il l’utilisa donc à merveille jusqu’à se retrouver à la primature et à la tête du parti au pouvoir qui se trouvait dans un tourbillon de luttes intestines. Lui, le nouveau, l’introduit dans le milieu parisien, a tiré profit de ces luttes entre les barons.
Arrivé au sommet, il entama la séduction des populations en se présentant comme un homme dur, ce qu’il n’a jamais été pendant tout son parcours ; il était plus considéré comme un modéré, un diplomate. Mais IBK sait se muer et il le montra en tant que Premier ministre, en parlant dur, en frappant et en décidant. Un mythe était né.
Son mandat-cadeau de président de l’Assemblée nationale a été une période de vie de grand bourgeois et d’entretien d’un homme qui avait créé un parti en attendant son tour, et cela par n’importe quels moyens. Il est important de souligner que même sa traversée du désert a été soulagée par le président ATT, celui-là même, qu’il avait voulu juger en tant que président.
ATT, à la fin de son mandat, avait même donné à son parti une place au gouvernement. IBK, en bon machiavélique, se retrouve en 2012 à séduire les jeunes militaires sans aucune expérience, qui ont ramassé le pouvoir malien à terre. Il a emmené par ruse et charme les leaders religieux à le suivre et le tour était joué.
Il est fort, IBK, se faire supporter par de jeunes militaires qui ne connaissent rien de lui, par des religieux qu’il avait matraqués, par des populations qui avaient vu leurs enfants dans les rues à cause des années blanches décrétées par lui, et qui s’étaient entendu dire, qu’elles verront leurs enfants partir étudier pour revenir diriger les siens. IBK est fort pour atteindre ses objectifs, mais jamais pour atteindre les objectifs du Mali.
En président plébiscité en 2013, sans plan, sans vision, mais bien élu, il commence sa chute. Il a abandonné son parti pour sa famille, il a abandonné ses amis pour les courtisans, il a abandonné l’accord de Ouagadougou qui l’a fait élire pour un accord bidon, il a laissé le Mali pour des voyages de villégiature, il a cessé d’être président pour tenter de se faire empereur.
Aujourd’hui, il a fini par être un président répondeur de jeunes activistes qu’il a créés. IBK est une carapace, qui avait su se camoufler et surfer sur la vague, il est désormais démasqué. Il n’a jamais eu la tête de l’emploi.
Macké DIALLO
Source: Le Reporter