Depuis quelques temps, le climat au sein du RPM et au sommet de l’Etat s’est alourdi. Et pour cause, il y a une bataille sans relâche entre les caciques du parti dirigé par Dr Bocary Téréta et les rénovateurs « drivés » par le premier vice présidente Mme Kéïta Rokiatou N’Diaye. En tout cas, la bataille pour le perchoir a vu la victoire des premiers sur les seconds. Aussi, la composition des membres du bureau de l’AN et des Commissions a vu les réformateurs remporté la partie puisque leurs poulains ont été désigné aux postes stratégiques (Questure, Commissions, vice-présidence…). Votre journal a tenté de comprendre.

Dans cette bataille perdue d’avance au commencement par les rénovateurs, commence à prendre les allures de guerre de tranchée. Ainsi, les caciques du RPM dirigé par Dr Bocary Téréta, non moins SG du parti, qui veut faire valoir le fait majoritaire du RPM. En clair, nous confie un proche, Dr Téréta et ses camarades du parti qui sont fidèles aux idéaux qui ont permis la naissance des tisserands, veulent sauvegarder l’identité RPM (soit 70 députés) au sein de la majorité dite présidentielle. Quant aux seconds : les rénovateurs dirigé par Mme Kéïta Rokiatou N’Diaye (première vice présidente du parti, non moins Lieutenant du locataire de Koulouba), Pr Kassa Traoré ‘parti MIRIA et président de IBK Mali 2012), Abdoulaye Idrissa Maïga (Directeur de campagne d’IBK), Boubacar Bouh Touré (ancien député élu à Niono, aujourd’hui chargé de mission au près du Chef de l’Etat à Koulouba), Oumar Tatam Ly, Premier Ministre (semble-t-il cadre du RPM), veulent faire valoir la prééminence de la majorité présidentielle (s’appuyant sur l’APM) sur celle du RPM.

Un nouvel ensemble politique à l’arrivée

En clair, il s’agit pour les amis du président IBK (les réformateurs) de créer un nouvel ensemble politique au détriment du RPM qui en réalité, n’est le monopole d’aucun parti que ceux des responsables des mouvements populaires. « Ce qui rappelle l’engagement ferme du Président de la République lors d’un séjour parisien de rassembler toute la famille socialiste au Mali », remarque un observateur avisé. Pour corroborer cette tendance, seule la majorité proche d’IBK a été prise en compte. Et cette tendance qui continue puisqu’il semblerait qu’à Koulouba, on raisonne du fait que l’arrivée à Koulouba est du au vote populaire. D’où IBK n’a jamais cessé de marteler que : « Le RPM ne l’a pas élu Président de la République».

Journée parlementaire présidentielle et non du RPM

La Journée parlementaire de la majorité présidentielle et non la journée parlementaire RPM puisque chapeauté Pr Kassa Traoré et la signature de l’APM, avait été dirigée par le PM. Et la présidence de l’APM était présidée par Oumar Touré de l’APR et Moussa Mara (Yèlèma), porte-parole. Depuis lors, la rupture, du moins, la guéguerre IBK/ Caciques du parti « drivés » par Dr Téréta était déclenchée.

Faux raisonnement

Aujourd’hui explique un spécialiste qui a gardé l’anonymat : « On ne peut pas comparer un vote militant avec un vote populaire qui a permis d’élire le candidat IBK. C’est ce qui se passe de nos jours au sommet de l’Etat ». « C’est un faux raisonnement que ces amis du Président de la République ont fait en ignorant totalement le vote populaire », a poursuivi notre interlocuteur. « Cela aura des conséquences fâcheuses dans les jours à venir si IBK ne prend pas garde car, l’amère expérience du règne d’Alpha Oumar Konaré, qui a affaibli l’ADEMA, demeure encore dans les esprits. Et des vieux briscards comme Dr Téréta sont assez avisés pour laisser le locataire de Koulouba commettre de telle erreur », a conseillé M. Traoré, fonctionnaire à la retraite. « Il faut le Président de la République évite de casser son parti puisque le moment ne sied pas car, il a été élu par la majorité des maliens afin qu’il s’attaque en priorité à la question de Kidal. Faire autre chose en même temps ce semblant, c’est jouer à avec le feu. Déjà, sa côte commence à baisser », a averti notre interlocuteur.

Le contrat de législature n’aura servi à rien…

Pour preuve, malgré le contrat de législature que le PM Tamtam Ly a signé au cours de la journée parlementaire avec 111 députés regroupés au sein de l’Alliance Pour le Mali (APM), il n’a pas été à mesure de mettre au perchoir le candidat du Président IBK, l’honorable Abderhamane Niang. « Donc, nous assistons à un véritable camouflet à l’endroit des rénovateurs et du Président de la République qui perdent ainsi, la bataille du perchoir. On se demande qui est ce qui ont trompé ou bluffé le Chef de l’Etat ? », S’interroge-t-on ça et là.

Victoire du clan Téréta…

« En tout cas, le clan du Dr Téréta est sorti « vainqueur » dans cette bataille de titans interdite aux non initiés. C’est ce qui explique cette tension au sommet de l’Etat. Il reste à savoir comment cette situation va évoluer. IBK et ses camarades ont tout intérêt à s’entendre sur l’essentiel : sortir le Mali de sa situation actuelle», nous confie un fin connaisseur. Aux dernières nouvelles, les deux camps semblent s’entendre.

Si le slogan : « Le Mali d’abord », tient toujours, le Président IBK ne gagnerait-il pas mieux de renforcer son parti que de se maintenir dans la ligne de l’APM, car l’aventure d’Alpha Oumar Konaré reste encore vivace dans les esprits?

C’est là toute la question, car, il ressort qu’aujourd’hui, loin de nous la prétention de faire l’avocat du diable, la désagrégation du RPM au profit de l’APM, risque de provoquer l’effet contraire puisque les alliés des tisserands depuis le coup d’état (partis politiques, associations et mouvements et non les moindres), selon nos sources, demeurent encore actifs et tiennent au changement dans la cohésion qui est vivement souhaitée par les maliens dans leur majorité.

Bokari Dicko
SOURCE: Mali Demain