Ce jeudi 10 mai 2018, jour de l’ascension, Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK s’est rendu à Abidjan pour une visite officielle de 48 heures. Le président malien a particulièrement été reconnaissant de son homologue ivoirien pour son intervention dans la crise malienne.
L’apport militaire d’Alassane Ouattara à IBK
« C’est dans le malheur que l’on reconnait ses vrais amis », a-t-on coutume de dire. Cette maxime colle d’autant plus aux relations ivoiro-maliennes que le président Ibrahim Boubacar Keïta alias IBK n’a nullement voulu les passer sous silence.En visite de travail et d’amitié sur les rives de la lagune Ébrié, le chef d’Etat malien a exprimé toute sa gratitude au président Alassane Ouattara pour l’attention particulière qu’il a accordée au dénouement de la crise malienne, alors qu’il était le président en exercice de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO)Après un accueil chaleureux à l’aéroport FHB et un bain de foule tout au long du trajet, le cortège des deux présidents s’est rendu au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Les deux hommes d’Etat s’y sont mutuellement congratulés après un tête-à-tête.Prenant en premier la parole, le président IBK a indiqué à l’attention de son bienfaiteur : « Pour le plus grand bonheur du Mali, vous étiez à la manœuvre à la présidence de la CEDEAO quand le malheur s’est abattu sur le Mali. Quand le Mali a failli se perdre (…). Ce jour-là, quand vous avez alerté qui de droit, quand vous avez mobilisé la communauté internationale au chevet du Mali, vous avez sauvé le Mali. »Poursuivant, il ajoute : « La CEDEAO fut au début, sous votre présidence, pour que le Mali soit encore aujourd’hui. Et c’est à cela que nous devons d’être ici aujourd’hui. Je ne peux pas venir à Abidjan, me tenir à vos côtés, sans vous dire combien nous sommes reconnaissants de cela, et de tout le reste. »Notons en effet qu’en 2013, une horde de jihadistes avait mis le Nord-Mali sous leur coupe, tentant d’y instaurer la Charia, la loi islamique. Mais l’armée française, à travers l’opération Serval devenue par la suite opération Barkhane, avait lancé une opération militaire d’envergure qui a permis de libérer les principales villes du septentrion malien, hormis Kidal, le fief de la rébellion touarègue. Cette intervention avait alors été autorisée par la CEDEAO sous la houlette du président ivoirien.Touché par cette marque de reconnaissance, le président Alassane Ouattara a déclaré : « Nous avons suivi, quand nous étions à la présidence de la CEDEAO, les difficultés que votre pays, ce pays frère a traversé, et par la suite tout le processus de transition qui a conduit à des élections démocratiques, votre élection démocratique. Et je me réjouis personnellement du rôle que la Côte d’Ivoire et les pays de la CEDEAO ont joué à cette occasion. »Le président Ouattara a par ailleurs rassuré son hôte de l’assistance permanente de la Côte d’Ivoire vis-à-vis du Mali qui n’est visiblement pas encore sorti de l’ornière : « Au niveau sécuritaire, la Côte d’Ivoire est à vos côtés. Nous sommes ensemble. Nous sommes maintenant au Conseil de sécurité des Nations Unies pour 2018 et 2019, et nous continuerons de plaider pour que la Minusma et le G5 Sahel puissent être soutenus convenablement pour permettre d’éradiquer le terrorisme qui est en train de perturber le quotidien de nombreux maliens. »Rappelons à toutes fins utiles que pour cette seconde visite en Côte d’Ivoire, l’agenda du président Boubacar Keïta semble particulièrement chargé. Un dîner officiel au Palais de la présidence du Plateau, la signature de plusieurs accords de coopération bilatérale, une visite au port autonome d’Abidjan, une rencontre avec la communauté malienne en Côte d’Ivoire forte d’environ 2,5 millions d’habitants sont entre autres inscrits au programme, avec en ligne de mire sa réélection à la présidence du Mali. Le président malien rentrera à Bamako ce vendredi 11 mai.
Source: afrique-sur7