Elle ne concerne pas que la jeunesse, mais toutes les couches de la société

Le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Reconstruction citoyenne, Mahamane Baby, a présidé mardi le lancement du processus d’élaboration de la politique nationale de construction citoyenne et du programme d’éducation citoyenne et du Programme multisectoriel pluriannuel de développement de l’éducation à la citoyenneté au Mali. La cérémonie s’est déroulée au Carrefour des jeunes en présence de nombreux invités.

A l’entame de la cérémonie, Seydou Diabaté, conseiller technique au département, a fait une brève présentation du projet. Il a rappelé que la question de la construction citoyenne est une priorité du gouvernement que le ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Reconstruction citoyenne s’efforce de mettre en œuvre. Le processus qui est lancé, se déroulera en cinq étapes. La première concerne la mise en place des instances associées au processus. La seconde étape, la plus importante pour représenter 55 à 60% du processus, concerne l’analyse de la situation de la citoyenneté au Mali de 1959 à nos jours. La validation élargie et l’élaboration proprement dite de la politique et de son programme national d’opérationnalisation quinquennale s’effectueront durant les 3è et 4è étapes. Et la 5è définira les étapes à venir avec le ministère en vue de la saisine du circuit d’adoption gouvernementale.
Le ministre Baby a noté la question de la citoyenneté se posait avec acuité dans notre pays. Si rien n’est fait, estime-t-il, elle impactera négativement le développement global, la cohésion sociale, l’unité, la paix, voire la solidarité, le vivre ensemble qui ont toujours caractérisé les communautés maliennes.
Mahamane Baby a relevé combien la citoyenneté est d’une grande sensibilité du point de vue culturel, géographique et social, en plus d’être multidimensionnelle et complexe. Vouloir élaborer une politique dans ce domaine équivaut à interroger toutes les sensibilités culturelles et sociales, de manière à ce que tous s’y retrouvent. Car, la question de la citoyenneté englobe le civisme, l’acceptation de l’autre dans la différence.
Le ministre a souligné l’importance de penser stratégiquement à des mécanismes qui facilitent une formation accrue, une sensibilisation intense des populations en général et des jeunes en particulier, sur les règles de civisme, de respect des règles, textes législatifs et règlementaires qui organisent la vie de la nation. Pour lui, sans un bon diagnostic de la situation, il sera difficile de traiter le mal à la racine. C’est pourquoi, Mahamane Baby a préconisé l’organisation d’un large débat avec toutes les parties prenantes et à tous les niveaux de la société. « Sans cette implication forte et efficace des parties prenantes à tous les niveaux, il serait illusoire de penser pouvoir résoudre cette crise de la citoyenneté dont tout le monde parle depuis des décennies, mais qui s’exacerbe d’année en année et pour laquelle aucune mesure énergique n’avait été prise à ce jour », a-t-il indiqué.
La construction citoyenne concerne certes la jeune génération, mais elle ne concerne pas qu’elle de façon exclusive, a-t-il souligné. Toutes les couches de la société sont concernées et plusieurs questions sous-jacentes y sont liées comme la lutte contre la dépravation des mœurs, le respect de la chose publique, la restauration de la transparence et de la bonne gestion des deniers publics.
C’est pourquoi, a-t-il annoncé, les ministres en charge de la Culture, de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, œuvreront étroitement avec son département pour l’aboutissement de ce processus.
Mahamane Baby a espéré que d’autres partenaires se joindront à l’initiative, soutenue ce jour par le gouvernement et l’ambassade des Pays Bas.
L’auditoire a suivi un sketch édifiant sur la citoyenneté et le civisme présenté par Kary Coulibaly et sa compagnie.
A. D. SISSOKO

source : Essor