Avec ses infrastructures pédagogiques et ses capacités de logement, elle offrira toutes les commodités aux étudiants et aux enseignants et permettra d’améliorer la qualité de la formation
Le gouvernement a décidé de construire un second pôle universitaire à Kabala afin d’améliorer l’environnement de la formation et de la recherche. Ce grand chantier suscite donc beaucoup d’espoir car les structures existantes ne peuvent plus accueillir le flux des étudiants qui frappent aux portes de nos universités, confrontées à une crise d’amphis, de laboratoires et de salles de travaux pratiques. Sans compter les problèmes de logement pour les étudiants. Il fallait trouver une solution à ces grosses lacunes. Surtout que dans l’immédiat, le palliatif que fut la location ou le bail de locaux, a montré ses limites.
Le pôle universitaire en cours d’édification sera un des plus grands de toute la sous-région et améliorera considérablement les conditions de vie et de travail des étudiants et des enseignants. Fruit de l’amitié entre notre pays et la Chine, le projet est né à la suite de la commission mixte de coopération économique, commerciale et technique tenue en juin 2010 à Beijing. La Chine s’est engagée, à cette occasion, à construire des infrastructures pédagogiques au profit de l’enseignement supérieur. La cité universitaire de Kabala est le plus gros investissement que la Chine ait jamais consenti dans le secteur de l’éducation en Afrique.
Le projet prévoit la réalisation des travaux en deux phases : la 1ère phase porte sur la construction et l’équipement de 7 premiers blocs et la seconde phase, sur la construction de 7 autres blocs.
Le premier bloc est composé d’une Faculté des sciences humaines, d’une Faculté de droit, d’un Centre multimédia, d’un Rectorat, d’une Ecole normale d’enseignement technique et professionnel, d’un amphithéâtre, d’un laboratoire pour l’Ecole doctorale des sciences et technologies et de salles spécialisées pour l’Ecole doctorale des sciences humaines et sociales.
Le second bloc comprend un Institut universitaire de techniques industrielles, un Centre national de la recherche scientifique et technologiques (CNRST), une Presse universitaire, une maison des hôtes et son restaurant, un Centre des langues, une Faculté des sciences de la santé et une cantine.
C’est la société Beijing Construction Engineering Group qui a été retenue pour réaliser les travaux de la phase 1. Le contrat d’exécution a été signé le 18 octobre 2013 sous la présidence du Premier ministre et concerne les 7 premiers blocs. Le 10 mars 2014 a eu lieu la pose de la 1ère pierre des infrastructures pédagogiques par le président de la République. Ce qui marque le démarrage effectif des travaux de construction des 7 blocs prévus dans la phase 1. Le coût global du projet est de 70 milliards Fcfa.
En plus des infrastructures pédagogiques, le site de Kabala va accueillir des structures d’hébergement pour les étudiants pour un coût total de 25 milliards de Fcfa, entièrement financé par le budget national.
Les travaux de la cité de Kabala sont réalisés à plus de 90%. Même si les entreprises et les bureaux de contrôle ont rencontré d’énormes difficultés à cause des préjudices financiers occasionnés par le non-respect des clauses contractuelles relatives aux paiements des tranches annuelles au titre des années 2010, 2011, 2012 et 2013.
Le coup d’Etat du 22 mars 2012 n’a pas arrangé les choses, bien au contraire. Il a créé une situation critique sur toute la ligne. Le paiement a été interrompu bloquant la progression du chantier.
Le pôle universitaire de Kabala est la réponse adéquate à un des problèmes qui, depuis la création de l’université du Mali en 1996, coupaient le sommeil à tous les responsables de l’enseignement supérieur : l’accueil et l’hébergement des étudiants. Ce problème sera partiellement résolu bientôt parce que la nouvelle cité universitaire aura une capacité d’hébergement de 4080 lits. Elle sera dotée d’un système d’adduction d’eau autonome et d’une voie d’accès longue d’une douzaine de kilomètres. Une voie bitumée relierala cité universitaire à l’aéroport international de Bamako Sénou. Pour la sécurisation des lieux, un centre de secours et une brigade de gendarmerie sont en cours de construction à proximité. Sont prévus aussi des locaux pour le Centre national des œuvres universitaires (CENOU).
Le pôle universitaire de Kabala occupe une superficie de 103 hectares et la réception de tout ou partie est prévue pour 2015. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Mountaga Tall, a visité le chantier en mai dernier pour mesurer l’avancement des travaux. « Kabala ne réglera pas à lui seul toutes les difficultés de l’enseignement supérieur. C’est le maillon d’une chaîne. Nous avons plus de 100 000 étudiants pour seulement quelque 4000 à 5000 places disponibles. Il y a donc l’après Kabala », a-t-il fait remarquer à cette occasion. C’est en prévision d’une extension qu’il est prévu une réserve sur le site pour des projets de nouvelles constructions dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants et des enseignants.
Ces prévisions, le ministre Tall les a justifiées par la situation encore peu enviable des conditions de travail à l’université. «Nous avons de sérieux problèmes pour loger une partie de notre administration. Nous disposons de si peu d’amphis que nous sommes obligés de louer d’autres édifices inadaptés à plus de 600 millions de Fcfa», a-t-il déploré.
En attendant de réaliser tous les projets, il est urgent d’établir des critères d’accès à l’université, de développer une collaboration avec le secteur privé, dans le but de respecter les normes académiques d’une formation de qualité dans nos universités.
C. DIAWARA
source : essor
