Au lendemain de sa rencontre avec l’administration douanière sur la question de la règlementation douanière du 15 mars 2018, le regroupement d’associations, syndicats et groupements de commerçants des marchés et yaars se dit satisfait. Face à la presse, ce samedi 7 avril, ses premiers responsables ont dressé le bilan de cette rencontre qui a accouché de quelques promesses.
Dès l’entame de la conférence de presse, dans l’après-midi, Saïdou Zangré, président du réseau des associations de l’économie informelle du Burkina Faso (RAEI/BF), a fait une mise au point « Cette conférence n’est pas liée à la grève des agents du ministère de l’économie et des finances ». Elle fait plutôt suite à la rencontre que les petits commerçants des marchés et yaars ont eu avec le directeur général des douanes et ses collaborateurs sur les difficultés qu’ils rencontrent et dont la liste vient de s’allonger avec la nouvelle règlementation douanière du 15 mars dernier. Leur doléance : la prise de mesures d’allègement et d’accompagnement pour favoriser l’essor et l’épanouissement du petit commerce.
Des difficultés qui menacent le petit commerce
- Une vue des commerçants
La première difficulté soulevée par les commerçants des marchés et yaars à l’administration douanière concerne les retards constatés dans le traitement des marchandises par les services des douanes « Ce retard est de nature à mettre notre activité commerciale en péril”, ont alerté les conférenciers.
Quant à la seconde inquiétude, elle est relative à la concurrence déloyale qui nait d’une sorte d’iniquité dans la taxation des produits importés. Les conférenciers disent avoir constaté que les commerçants importateurs de marchandises venant des pays de la sous-région (Ghana, Mali, Nigéria, Côté d’ivoire) ont les mêmes taxes douanières que les marchandises importées des pays développés (Malaisie, Chine, France, USA, Dubaï, Turquie). « Mettre ces deux types d’importation dans le même régime douanier créé une concurrence déloyale de nature à faire disparaître le petit commerce pourtant pratiqué par 80% des commerçants et 70% de la jeunesse du pays », ont-ils indiqué.
- Saïdou Zangré, président du réseau des associations de l’économie informelle du Burkina Faso
Enfin, pour ce qui concerne la troisième difficulté, Saïdou Zangré et ses camarades ont laissé entendre qu’elle concerne la circulation des marchandises déjà dédouanées sur le territoire burkinabè. Selon eux, les petits commerçants sont fréquemment confrontés à cette difficulté car certains agents des douanes ne reconnaissent pas les reçus et quittances des grossistes. Ce qui occasionne, à les en croire, des altercations. Toujours selon les conférenciers, cette situation est à la base du faible engouement des commerçants maliens et nigériens, qui dans le temps, préféraient s’approvisionner en marchandises au Burkina.
« Une oreille attentive »
- Les commerçants se disent satisfaits de la rencontre avec l’administration douanière
« Nous sommes conscients de la nécessité de réforme des procédures douanières en vigueur dans notre pays et nous nous tenons prêt à travailler et à collaborer avec l’administration douanière pour que ces réformes tiennent compte de la fragilité et de la vulnérabilité du petit commerce au Faso », a déclaré Saïdou Zangré, qui s’est réjoui de la disponibilité et de l’oreille attentive du directeur général des douanes, Adama Sawadogo, au cours de la rencontre qui était une première entre les deux camps. Selon les conférenciers, le patron des douanes les rassuré que des dispositions spécifiques seraient prises pour accélérer le remplissage des procédures douanières, dès la semaine prochaine, et faciliter la libre circulation des marchandises dédouanées au Burkina.
Le regroupement d’associations, syndicats et groupements de commerçants des marchés et yaars a annoncé dans les prochains jours une rencontre avec les acteurs des impôts.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net