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Chute brutale dans la tech : « On n’avait pas vu cela depuis 2000 »

Baisse de 43 % de la valeur de Snap en une journée, fébrilité des cryptomonnaies … L’effondrement est sévère dans le numérique, qui paie cher l’actuelle incertitude.

 

Une chute de plus d’un tiers de la valeur de Snap après que le réseau social a annoncé revoir ses prévisions à la baisse, – 23,6 % chez Pinterest en une journée, glissement également chez Meta, Twitter et Amazon… La journée du 24 mai a des allures de mardi noir alors que plus 100 milliards de dollars de valorisation se sont évaporés dans les actions du secteur en moins de 24 heures, selon Bloomberg. Que se passe-t-il sur la planète Tech ?

«  C’est la plus grosse chute, et de loin, depuis le krach des valeurs Internet en 2000 », observe Benoist Grossmann, coprésident de France Digitale, la plus grande association d’investisseurs et de créateurs de start-up en Europe, qui explique que cette situation était latente depuis le début de l’année, bien avant la guerre en Ukraine. « Certains d’entre nous ne voulaient pas le voir, mais les valorisations ont atteint des plafonds en 2021. » Est-ce si grave alors que les entreprises font plus de chiffre d’affaires que lors du dernier éclatement de la bulle ? « Oui, la grande majorité a une activité robuste, voire est en forte croissance, mais les montants levés ont été incommensurablement plus élevés et certaines dépensent beaucoup au quotidien. »

Un avis que partage Evan Spiegel, le créateur du réseau social Snap. «  Comme de nombreuses entreprises, nous continuons à faire face à la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, aux pénuries de la chaîne d’approvisionnement et aux interruptions de travail, aux changements de politique de plateforme, à l’impact de la guerre en Ukraine et plus encore », a écrit l’entrepreneur franco-américain, avant d’expliquer dans un document transmis à la Securities and Exchange Commission, le gendarme boursier américain : «  Par conséquent, il est probable que nos revenus et excédents bruts d’exploitation ajustés soient inférieurs au bas de la fourchette de prévision qui avait été annoncée pour le deuxième trimestre. »

Ce retournement trouve un écho dans la forte volatilité des cryptomonnaies, à l’instar de la devise Luna qui s’est littéralement effondrée, une situation qui pourrait durer plusieurs mois. «  Chez les investisseurs, on est passé du “fear of missing out”, c’est-à-dire la peur de louper une bonne affaire, au “fear of looking stupid”, celle de faire un chèque qui apparaîtrait comme surévalué dans quelques mois  », poursuit Benoist Grossmann. L’associé du fonds d’investissement français Eurazeo a, par le passé, permis à plusieurs start-up françaises de rejoindre le Nasdaq. D’ailleurs, de grands fonds d’investissement, comme les américains Tiger et General Atlantic ou encore le japonais SoftBank, ont singulièrement revu à la baisse leur enveloppe d’investissement consacrée aux start-up.

Certains vont même jusqu’à renégocier a posteriori les «  terms sheet  », les conditions d’octroi de financement, une situation rarissime. Résultat, la valorisation des entreprises en prend un coup. «  Elle a été divisée par 2 au cours du dernier trimestre  », chiffre Jean de La Rochebrochard, managing partner chez Kima Ventures, qui a investi dans plus de 1 200 entreprises dans le monde entier. L’index non profitable tech, qui rassemble les entreprises innovantes encore non profitables, a, lui, perdu 75 % de sa valeur depuis son plus haut niveau, en 2021.

Pour le numéro un de Kima, il s’agit d’un retour aux fondamentaux, où l’on ne demandera plus aux start-up d’être en surrégime, mais de mieux gérer le cash qu’elles ont à disposition. «  Les fonds institutionnels diminuent le “growth”, autrement dit des tours de table à plus de 50 millions de dollars, pour privilégier les investissements dits d’amorçage, de quelques millions  », résume Julien Codorniou, associé chez Felix Capital, établi à Londres ; un vrai retournement donc, mais qui pourrait faire naître des vocations. «  N’oublions pas que c’est dans les périodes de crise que l’on trouve les meilleures idées  », précise-t-il.

Source : le Point par Guillaume Grallet

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