L’Observatoire des organisations de la société civile sur les élections appelé désormais « la Synergie 22 », à la faveur d’une conférence de presse animée, hier jeudi, a recommandé « un chronogramme électoral réaliste » qui prend en compte les réformes, lors de la présidentielle et législatives de 2022.
Au Mali, les voix au sein de la classe politique et de la société civile commencent à s’élever pour dénoncer la tenue de six scrutins crédibles dans l’espace d’un an.
La Synergie 22 constate des difficultés par rapport à la mise en œuvre du chronogramme des élections générales, publié par les autorités de la Transition.
Ainsi, elle recommande un chronogramme clair, précis et réaliste qui définira la période des réformes et celles des élections nécessaires à la fin de la Transition, à savoir: le référendum, la présidentielle et les législatives.
Pour cette plateforme d’observation des élections, l’organisation des élections des conseillers communaux, des conseillers des cercles et régionaux peut être reportée, conformément à la loi.
« Il n’est pas demandé à la Transition de tout faire. Le nouveau président peut se charger de l’organisation de ces scrutins », a estimé Dr. Ibrahima Sangho de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali.
La Synergie 22 dit constater également des difficultés sur la tenue du référendum prévu, selon le chronogramme publié par le gouvernement, le dimanche 31 octobre 2021.
« La période de la révision exceptionnelle des listes électorales, prévue dans le chronogramme (du 25 juin au 10 juillet 2021), est insuffisante pour avoir des listes électorales fiables pour le dernier trimestre 2021 et les élections présidentielle et législatives en 2022 », a fait savoir Dr. Sangho.
Ce dernier déplore le fait que les élections ne prendront pas en compte la nouvelle Constitution.
En effet, la promulgation de la nouvelle Constitution, prévue le 24 janvier 2022, ne prendra pas en compte les réformes institutionnelles et électorales tant le décret de convocation du collège électorale est fixé au 29 décembre 2021.
Par ailleurs, la Synergie relève un faible taux d’enrôlement des nouveaux majeurs. « Deux mois sont insuffisants pour enrôler les nouveaux majeurs qui constituent 52% de la population malienne et qui ne constitue que 12% du fichier électoral », a déclaré le conférencier.
Autant de constats de nature à mettre en cause la crédibilité des nouvelles élections qui ont insisté cette plateforme d’observation des élections à recommander aux autorités de réduire le nombre des scrutins et à privilégier les réformes.
Selon Dr. Sangho, les huit mois sont suffisants pour faire ces réformes et les autres trois mois de la Transition seront nécessaires pour organiser le référendum, la présidentielle et les législatives.
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