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Chronogramme de la transition: vers une prolongation de 3 à 18 mois

Afin de recueillir les suggestions et propositions des politiques sur la suite du processus électoral, précisément le séquençage des scrutins en tenant compte du temps restant avant la fin de la Transition, trois membres du gouvernement ont rencontré hier mardi 8 août 2023, les représentants des partis politiques.

Cette rencontre qui avait pour cadre le Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT) situé à Koulouba, sur la route de Kati, était présidée par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye MAIGA ; en présence de ses collègues Ibrahim Ikassa MAÏGA, en charge de la Refondation de l’État ; et Mme Fatoumata Sékou DICKO, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles.
Elle a enregistrée la présence de plusieurs Chefs de partis dont, entre autres : le Dr Bocary TRETA et Me BABER, tous du RPM ; Gouagnon COULIBALY de l’URD ; Younouss Hamey DICKO du RDS ; le Pr Salikou SANOGO, de l’EDR ; Maouloud Ben KATTRA du PMDS ; Nouhoum TOGO de USR ; Mohamed COULIBALY du CDP-Mali Kura; Abdoulaye Amadou SY de RAMAT PLUS, etc.
Après le référendum, il est prévu d’organiser avant le 26 mars 2024, fin de la Transition, les élections des conseillers, suivies de l’élection des députés et enfin l’élection présidentielle dans notre pays.
C’est dans le cadre du suivi et de l’évaluation du chronogramme des élections et des réformes politiques et institutionnelles que le Gouvernement a initié des rencontres avec les partis politiques et les Organisations de la Société Civile.
Cette rencontre portait sur la mise en œuvre du chronogramme des élections et des réformes politiques et institutionnelles. Il s’agit pour le Colonel Abdoulaye MAIGA et ses collègues de connaitre l’avis et de recueillir les suggestions et propositions sur la suite du processus électoral, précisément le séquençage des scrutins en tenant compte du temps restant avant la fin de la Transition.
En prélude à la rencontre du jour, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation avait invité les partis politiques, dans une correspondance en date du 25 juillet 2023, à lui faire parvenir leurs propositions au plus tard le jeudi 3 août 2023 en vue de leur centralisation et leur exploitation pour la réunion du Cadre de Concertation National.
Hier mardi, le Directeur général de l’administration du territoire (DGAT), Abdou Salam DIEPKILE, a partagé avec les participants à cette rencontre la synthèse desdites propositions.
Il ressort de son exposé que suite à cette correspondance du département, 81 partis ont fait 58 propositions qui tournent autour de 17 axes majeurs.
Et sur les 17 propositions majeures retenues par les experts du département, 5 tendances se dégagent et se présentent comme suit : proroger le délai de la transition de 3 à 18 mois afin de bien organiser les élections à venir (15 fois) ; organiser les élections, conformément au Chronogramme adopté par le gouvernement en juin 2022 (14 fois) ; tenir l’élection présidentielle à la date indiquée dans le Chronogramme et coupler les autres élections (12 fois) ; organiser les élections en 2024, lorsque les conditions sécuritaires seront réunies (9 fois) ; organiser les élections législatives en premier lieu, ensuite l’élection présidentielle, et les futures autorités organiseront les autres scrutins (8 fois) ; soit un total de 58 propositions.
À l’ouverture des travaux, le Colonel MAÏGA a remercié les acteurs politiques pour le rôle capital qu’ils ont joué dans la bonne organisation du référendum du 18 juin 2023.
«Avec la contribution de chacun de vous, nous serons à même, j’en suis sûr, de maintenir la dynamique enclenchée par le Gouvernement en vue de réussir la mise en œuvre de toutes les réformes politiques majeures et l’organisation d’élections transparentes, crédibles, justes et apaisées, conformément à la vision de Son Excellence le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État», a-t-il assuré.
Selon lui, l’adoption de la nouvelle Constitution marque une étape importante vers la concrétisation des engagements pris par les autorités de la Transition pour le retour à l’ordre constitutionnel.
À cet effet, pour l’exécution des prochaines actions inscrites au Chronogramme, son département, a-t-il expliqué, accorde un grand intérêt à ce cadre de concertation qui doit permettre à l’ensemble des acteurs du processus électoral, à travers une démarche inclusive et participative, d’échanger en vue d’atteindre les objectifs.
Il fera savoir, au passage, que contrairement à la date initiale indiquée dans le chronogramme, le référendum a été organisé avec un léger retard dû à la volonté du Gouvernement d’obtenir un large consensus sur le projet de Constitution, à l’opérationnalisation de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) et à l’installation de ses démembrements.
Alors que le chronogramme prévoyait, à la suite du référendum, l’organisation des élections des conseillers des Collectivités territoriales, suivies des élections législatives et enfin celle du Président de la République.
Pour le ministre, nul besoin de rappeler que le décalage de trois mois de la date initiale du référendum a eu un impact sur tout le reste du chronogramme des élections.
Aussi, la prise en compte des nouvelles circonscriptions administratives issues du processus de réorganisation administrative et territoriale nécessite, un minimum de temps pour les structures en charge des élections.
«Il était donc important, au regard de ces considérations, que le Gouvernement vous consulte à nouveau afin de recueillir vos observations et avis pour convenir de façon consensuelle à un réajustement du chronogramme des élections», a-t-il précisé.
À en croire le ministre d’État, à chaque fois que le Gouvernement veut traiter de ces questions, il fait de l’inclusivité et de la co-construction ses principes directeurs, afin que tous les acteurs puissent y contribuer, et cela, en toute transparence.
Par ailleurs, répondant aux préoccupations des acteurs politiques, les représentants du gouvernement reconnaissent qu’il est nécessaire de relire la loi électorale en fonction de la nouvelle Constitution et du nouveau découpage administratif.
Avant de terminer, le ministre d’État a invité les partis politiques à croire à la bonne foi des autorités de la transition de tout mettre en œuvre pour un retour à l’ordre constitutionnel dans le délai.
«Nous n’avons pas l’intention de prendre en otage la transition et de perdurer au pouvoir», s’est-il défendu.
Aussi, le gouvernement se dit ouvert à l’actualisation du fichier électoral.
«Le cadre de concertation n’est pas une instance décisionnelle. Nous allons faire la synthèse et rendre compte aux plus hautes autorités», a-t-il conclu.
À noter qu’à l’entame des travaux, une minute de silence a été observée à la mémoire de l’ancien ministre Marimantia DIARRA, président de l’ADEMA, décédé le mois dernier.

Par Abdoulaye OUATTARA

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