Après une opération qui n’a pas encore livré tous ses secrets, le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, est enfin rentré dans son pays le week-end dernier. Il a retrouvé son peuple qui l’a plébiscité au lendemain de la crise multidimensionnelle de 2012. IBK a retrouvé un peuple souriant qui se réjouit de son retour, en bonne santé, aux commandes d’un pays à la quête justement d’une “santé de fer”.
En effet, Monsieur le président, en votre absence, il n’a pas été facile pour votre peuple de penser à vous et à ses préoccupations quotidiennes. Il n’a pas été facile non plus pour lui de prier pour vous et d’implorer Dieu pour l’alléger de son difficile vécu journalier.
Le cœur avec vous et l’esprit à ses problèmes d’eau, d’électricité et de sécurité, le peuple n’a pas eu la vie facile. Il a eu droit à des délestages continus et incessants. Aujourd’hui encore ça continue et les négoces de votre cher peuple sont mis à rude épreuve plus que jamais à cause justement de ces délestages. Idrissa, gérant de cyber, ne sait plus à quel saint se vouer. Le peuple a eu droit, et ça continue, à des coupures d’eau qui empêchent des familles à dormir que d’un œil dans certains quartiers de Bamako.
Le ministre de l’Energie veut nous rassurer que tout ce calvaire prendra fin dès le premier trimestre 2017. Mais, Monsieur le président, l’eau est une source indispensable à la vie dont le manque ne peut faire une année sans dégâts. Il faut que des solutions à court terme soient trouvées qui nous permettront de vivre jusqu’au premier trimestre 2017 sinon les solutions à long terme risquent de ne pas avoir les effets escomptés parce qu’elles trouveront que la soif nous a emportés. En fait, il est incompréhensible que des familles, au cœur de Bamako, soient privées d’eau pendant des jours alors que le train de vie de l’État prend des ascensions fulgurantes. En effet, nous pensons qu’avec une modeste coupe budgétaire au niveau des dépenses en carburant, transport et des autres avantages accordés gracieusement aux agents de l’État, plusieurs de nos maux seront allégés dont celui de l’eau.
Aussi, dans le nord du Mali, les choses n’ont pas été faciles en votre absence. La force Barkhane a arrêté des présumés terroristes à Kidal et les proches de ces derniers sont descendus dans les rues pour réclamer leur libération. Ça a dégénéré entre la MINUSMA dont les installations sécuritaires ont été saccagées et parmi les manifestants deux personnes ont été tuées par balles. Nous ne savons pas encore si c’est la mission onusienne qui a, encore une fois, abattu des gens comme ce fut le cas à Gao. Par contre ce que l’on sait, c’est que son mandat qui ne lui permet pas de traquer des terroristes ne peut et ne doit pas lui permettre de tirer sur des manifestants, même poussés dans la rue pour une cause illégitime. Le peuple attend une enquête qui permettra de le situer sur cette situation.
A Tombouctou, Monsieur le Chef Suprême des Armées, l’effectif de nos vaillants soldats a encore diminué après une embuscade. Deux de nos militaires ont été tués. Mais seulement voilà, c’est toujours nos militaires, avec leurs toutes nouvelles tenues et godasses, qui tombent dans des embuscades tendues par des groupuscules armés. Avant de se déplacer, n’ont-ils pas les moyens de se prémunir des moyens (éclaireurs) avant d’emprunter la route pour savoir si elle est praticable ou au moins pour qu’ils soient mieux préparés à affronter l’ennemi ? Si ce n’est pas le cas, le peuple veut qu’en plus d’être bien habillés, les FAMAs aient des drônes ou autres moyens aériens de renseignements qui leur permettent d’avoir le maximum d’informations sur le terrain.
Aussi, Monsieur le chef de l’État, le peuple aimerait désormais que des funérailles soient organisées en la mémoire de ses vaillants hommes qui meurent au front. C’est à dire comme le fait la France, après tout ce ne serait pas la première fois qu’on imite des choses chez ce pays. Le peuple pense que cela donnera davantage envie à nos militaires de se battre pour la défense du pays. En vous voyant arrêté aux côtés de François Hollande pour rendre hommage aux militaires français, il s’est dit que le même geste pourrait être salutaire au Mali.
Votre séjour de convalescence en France a beaucoup inspiré le peuple. Il a pris conscience que si vous êtes partis vous soigner chez le colon, c’est que nos plateaux sanitaires ne sont pas assez en point pour votre prise en charge. C’est pourquoi, votre peuple veut que ses services sanitaires soient dotés d’équipements adéquats leur permettant de pouvoir faire et réussir des opérations comme une tumeur bénigne qui paraît tellement banale dans le communiqué de la Présidence.
Le peuple a été plus inspiré encore quand il a appris, via le journal Le Monde, que L’aller-retour d’un “avion médicalisé pour acheminer à Paris un ministre africain malade coûte 120 000 Euros, soit une vingtaine de bourses d’études en médecine à Dakar”.
Et, surtout il s’est inspiré que sans votre présence sa situation serait encore pire. Bon retour Monsieur le président car après vous, les dossiers se sont accumulés.
La rédaction