La production mondiale cotonnière devrait, sauf contre coup climatique ou économique, croître durant les dix années à venir (2018-2027). La prédiction est faite par les Perspectives agricoles (2018-2027) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un ordre international d’études économiques et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
En effet, la production mondiale, principalement soutenue par la croissance des rendements, devrait atteindre 27,7 millions de tonnes en 2027, soit une augmentation moyenne de 1.6 % par an pendant la période de projection, contre 25.6 millions de tonnes en 2017, analysent les experts. Elle devrait, toutefois, augmenter à un rythme plus lent que la consommation pendant les toutes premières années de la période de projection. Cela, sous l’effet de la baisse des prix et de la mise sur le marché des stocks mondiaux accumulés entre 2010 et 2014, anticipées par les projections, nuancent les spécialistes.
Conformément à cette prévision de croissance, l’Inde devrait, d’après les projections de cette étude qui est la dernière série de projections quantitatives à moyen terme sur les marchés mondiaux et nationaux du coton (projections à dix ans, 2018 à 2027), produire 7.9 millions de tonnes de coton en 2027, soit environ un tiers de la production mondiale. Cette hausse s’explique, selon eux, par l’abnégation des producteurs indiens qui cherchent toujours à améliorer leur potentiel de rendement au moyen de techniques nouvelles. Comme l’introduction, par exemple, de coton génétiquement modifié, qui a permis de multiplier par plus de deux la production entre 2003 et la période de référence. Ainsi, les rendements devraient progresser de 1.9% par an au cours de la période 2018-2027, chiffre supérieur au taux de croissance annuel de 2008-2017, enregistré sous l’effet de l’amélioration des pratiques de gestion.
Quant au Pakistan, quatrième producteur mondial de coton, il produira 2.4 millions de tonnes de coton en 2027, soit une hausse d’environ 1,4% par an. Cela grâce à l’élargissement des superficies et à l’amélioration du rendement.
Comme l’Inde et le Pakistan, les pays africains ne resteront pas en marge de cette croissance attendue de la production du coton à travers le monde. Le Bénin, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Cameroun devraient, eux, contribuer à hauteur de 2 millions de tonnes à la production mondiale d’ici 2027, soit 33 % de plus que pendant la période de référence. Par exemple au Mali, premier producteur africain de coton et où quatre millions de personnes tirent leurs revenus de la production cotonnière, il est attendu plus de 800.000 tonnes de coton au titre de la campagne qui démarre, contre 728.000 tonnes la campagne dernière.
Cheick M. TRAORé