Si la guerre contre les terroristes et les groupes extrémistes se poursuit dans la partie septentrionale du pays, le centre commence aussi à connaître des embrasements séquentiels pouvant à tout moment connaître des excroissances incontrôlables. Si les hommes d’Amadou Kouffa ont fait allégeance à Ancardine d’Iyad Ag Aghaly, donc se sont inscrits dans des actions terroristes, de nouveaux groupes d’auto-défense Peulh se constituent, tout en se disant non Djihadistes et non indépendantistes, mais contre l’armée (sic). Et pendant ce temps, des conflits fonciers latents font des victimes dont la liste ne cesse de s’allonger.

Si le centre se trouve désormais dans l’œil du cyclone, le Sud du pays, sans être en état de guerre, se trouve aussi sur le qui-vive. Le front social connaît des soubresauts et les mouvements de grève sectoriels se succèdent. On sent des frémissements un peu partout sans savoir jusqu’ou cela pourrait aller et quand est-ce que cela prendrait enfin fin. Et dans ce contexte d’incertitudes, c’est du coté de New-York que nous percevons de nouveaux frémissements. C’est en effet demain que sera adopté le nouveau mandat de la Minusma. 24 heures avant ce vote tant observé, les signaux qui nous parviennent sont réconfortants.

L’intense activité diplomatique initiée par les pouvoirs publics, avec notamment la récente visite du Premier Ministre Modibo Kéita au siège des Nations Unies semble avoir produit des résultats. Dans le nouveau mandat de la Minusma qui sera donc adopté demain, les lignes devraient bouger. Si le Mali n’avait de cesse de réclamer une posture plus robuste et proactive des casques bleus, cela devrait enfin être effectif. En effet, les capacités opérationnelles et logistiques de la mission seront accrues avec notamment un renfort en hommes et surtout en équipements adaptés. La proposition de 2500 hommes supplémentaires du S.G. de l’Onu a donc été finalement acceptée.

Un point essentiel dans la réussite de la mission de la Minusma, c’est la collaboration avec les forces armées maliennes sur le terrain. Une coopération qui va aussi se renforcer, pendant que le renforcement de capacités des Fama ira crescendo afin qu’elles puissent prendre pieds sur l’ensemble du territoire national. L’on peut donc se féliciter de ce succès diplomatique du gouvernement malien, succès obtenu grâce à l’accompagnement de certains de ses partenaires. Un succès diplomatique qui devrait être suivi par un autre, sur le plan sécuritaire cette fois-ci.

En effet, après avoir obtenu ce qui paraissait encore improbable, il y a une impérieuse nécessité de résultat. Il faudrait que dans les semaines à venir, que la donne puisse évoluer sur le terrain. Que les groupes extrémistes, à l’aise dans leur stratégie de harcèlement permanent et morbide, puissent sentir que la donne a changé et que la peur a forcement changé de camp. Mais voilà, entre notre volonté et la réalité du terrain, il y a certainement un mur, non pas infranchissable, mais dont l’ascension demandera de l’énergie, de la persévérance et une véritable unité d’action et une grande cohésion socio-politique.

Maliden